Une relation affichée au beau fixe, symbole d’un rapprochement post-putsch
Accueilli avec les honneurs militaires, 21 coups de canon et des milliers de personnes massées sur le parcours officiel, Emmanuel Macron a voulu donner un signal fort : malgré la rupture consumée avec plusieurs pays du Sahel, le Gabon reste un allié clé. « La France sera là, à sa juste place », a déclaré le chef de l’État, saluant le « tournant » qu’a représenté le coup d’État de 2023 ayant mis fin à 55 ans de dynastie Bongo. Il a salué une « nouvelle ère » faite de pluralisme et d’inclusivité, promettant des « partenariats gagnant-gagnant ».
Le général Brice Oligui Nguema, élu en avril après 19 mois de transition, a pour sa part insisté sur la transformation économique du pays. Il a plaidé pour une diversification urgente, notamment via la transformation locale des matières premières — un enjeu crucial dans un pays parmi les premiers producteurs mondiaux de manganèse. Non sans fermeté, il a interpellé Paris et les entreprises françaises, ciblant directement le groupe minier Eramet, jugé trop lent à s’engager dans cette montée en gamme industrielle.
Retour en images sur l’accueil réservé par le Président de la République, S. E. @oliguinguema, à son homologue français, S. E. @EmmanuelMacron, en visite d’État au Gabon. pic.twitter.com/Xwyf9pq8w0
— Présidence de la République Gabonaise (@PresidenceGA) November 23, 2025
Entre ambition économique et réalignement stratégique
Le président gabonais a également appelé la France à renforcer sa coopération judiciaire, pour récupérer les « avoirs détournés » sous les décennies du régime Bongo, largement associé au système de la « Françafrique ».
Alors que Paris reconfigure son dispositif militaire en Afrique, sa présence au Gabon est désormais réduite à une centaine de soldats, réorientés vers la formation et la protection de l’environnement. Une Académie dédiée sera installée au Camp de Gaulle pour lutter contre le braconnage et l’orpaillage illégal.
Côté économique, les entreprises françaises, déjà très implantées, espèrent consolider leurs positions. L’Agence française de développement a confirmé un prêt de 173 millions d’euros et une subvention de 30 millions pour la réhabilitation du Transgabonais, la voie ferrée cruciale pour le transport du manganèse. Le chantier, complexe, prévoit de moderniser 270 kilomètres de rails d’ici 2027.
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