Le ministère américain de la Sécurité intérieure a assumé mercredi l'expulsion de deux Birmans, un Vietnamien, un Laotien, deux Cubains, un Mexicain et un Sud-Soudanais vers le Soudan du Sud, pays en proie à un conflit. Il a précisé qu'il pourrait ne pas s'agir de leur "destination
finale".
La porte-parole du ministère, Tricia McLaughlin, a accusé lors d'une conférence de presse un juge fédéral qui a ordonné la suspension de ces expulsions de "tenter de forcer les Etats-Unis à ramener ces monstres", assurant que tous avaient été condamnés pour des crimes violents.
Ce juge fédéral de Boston (nord-est) a ordonné mardi 20 mai à titre conservatoire au gouvernement de "maintenir sa garde et son contrôle des personnes en voie d'expulsion vers le Soudan du Sud ou tout autre pays tiers, afin d'assurer la faisabilité pratique de leur retour si le tribunal concluait que ces expulsions étaient illégales".
Lors d'une nouvelle audience mercredi, il a estimé que le gouvernement avait violé une de ses décisions antérieures, considérant notamment le délai qui leur avait été accordé pour contester leur expulsion "clairement insuffisant", rapportent les médias américains.
Peu avant cette audience, les autorités américaines ont publié l'identité et les faits reprochés à ces huit hommes. "Il y a huit personnes sur le vol. Pour des raisons de sécurité opérationnelle, nous ne pouvons pas vous dire quelle sera la destination
finale de ces individus", a précisé Tricia McLaughlin.
"Ils sont toujours sous la garde du ministère de la Sécurité intérieure", a assuré la porte-parole, interrogée sur le respect de la décision du juge, tout en se refusant à révéler leur localisation actuelle.
"Nous suivons la procédure légale en vertu de la Constitution américaine. Ces individus et leurs avocats ont reçu un ample préavis", a-t-elle affirmé.
Le gouvernement américain accusé d'avoir transgressé une décision de justice
Les avocats d'un Vietnamien et d'un Birman faisant partie du groupe de personnes expulsées ont au contraire noté dans des documents judiciaires qu'ils en avaient été informés la veille ou le jour même du vol mardi.
Ces avocats accusent le gouvernement d'avoir transgressé une décision de justice en n'offrant pas à leurs clients "l'opportunité de déposer une demande de protection sur la base de la Convention des Nations unies contre la torture".
Dans une affaire d'expulsion vers la Libye, le même juge fédéral avait en effet ordonné que toute expulsion vers un pays tiers soit précédée de la possibilité de demander une telle protection.
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