Lundi 7 juillet, jour de commémoration du mouvement Saba Saba, a donné lieu à de nouvelles mobilisations au Kenya. Des affrontements ont éclaté en périphérie de Nairobi lors d’une nouvelle journée de manifestations contre le gouvernement. Le centre-ville, habituellement animé, est resté désert sous la pression policière.
Dans l'après-midi, la tension est montée d'un cran en périphérie de Nairobi, où des affrontements sporadiques opposaient des policiers déployés en nombre à des groupes de jeunes hommes. Les premiers répondaient aux jets de pierres des seconds par des tirs de gaz lacrymogène, ont constaté des journalistes de l’AFP. Au moins deux blessés ont été évacués.
"Je n’ai jamais vu le centre-ville comme ça"
Autour d'une voie d'accès vers le centre-ville, empêchés de progresser par la police, des jeunes scandaient "Ruto doit partir", cri de ralliement du mouvement, et "Wantam" (pour "One term", un seul mandat présidentiel).
Dans la matinée, le centre-ville de Nairobi, haut lieu des rassemblements ces derniers mois, était déserté en dehors de quelques passants, boda-boda (motos-taxis) et policiers. De nombreux commerces étaient fermés. "Je n’ai jamais vu le centre-ville comme ça", a déclaré à l’AFP Edmond Khayimba, un agent de sécurité de 29 ans.
Une carte interactive, recensant une vingtaine de barrages supposément érigés par la police à travers la capitale, circulait sur les réseaux sociaux.
Les télévisions locales montraient également des rassemblements limités dans plusieurs villes du pays, la police y ayant parfois déployé des canons à eau.
A Nairobi politician offered paid goons a bonus if they attacked me while covering protests.
— Larry Madowo (@LarryMadowo) July 7, 2025
Pro-government voices are calling for me to be arrested. But I will not be intimidated pic.twitter.com/Fgc4c6h4y4
Une journée symbolique
La Journée Saba Saba ("Sept, sept" en swahili, pour le 7 juillet) commémore chaque année le soulèvement du 7 juillet 1990, lorsque les Kényans ont manifesté pour l’instauration du multipartisme durant les années sombres du régime autocratique de Daniel arap Moi (1978-2002).
Cette année, cet hommage se conjugue à la vague de contestation qui secoue depuis plus d’un an la locomotive économique de l’Afrique de l’Est, contre les taxes, la corruption, les disparitions forcées et les brutalités policières sous la présidence de William Ruto.
Dimanche 6 juillet, un gang armé a attaqué le siège de la Commission kényane des droits humains, où se tenait une conférence de presse appelant à la fin des brutalités policières.
Pour Gabrielle Lynch, spécialiste de l’Afrique à l’université britannique de Warwick, interviewée par nos confrères de l'AFP, la réponse étatique rappelle celle de l’époque de Saba Saba. "Nous ne sommes plus dans les années 1990", pointe Mme Lynch, mais le gouvernement "ne semble pas avoir compris que le monde avait changé".
Avec l'AFP.
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