Il dénonce une erreur judiciaire : un Franco-Tunisien incarcéré en Tunisie décide de "se laisser mourir"

Un Franco-Tunisien incarcéré depuis plusieurs années en Tunisie pour trafic de drogue, une affaire dans laquelle il nie toute implication, a décidé de "se laisser mourir", ont affirmé ses avocats vendredi 23 mai. Onsi Abichou "est effondré", a dit à l'AFP son avocat tunisien, Chawki Tabib, qui lui a rendu visite lundi 19 mai. "Il m'a dit 'je ne vais plus manger', 'je suis victime d'une erreur judiciaire flagrante'", a-t-il ajouté.

Un imbroglio judiciaire

La défense de Onsi Abichou dénonce un imbroglio judiciaire, le Franco-Tunisien étant poursuivi dans deux procédures distinctes pour les mêmes faits. Au fil des ans, il a été plusieurs fois jugé, condamné à la perpétuité puis acquitté avant que la Cour de cassation n'annule le jugement. "Cette affaire c'est 17 ans de procédure judiciaire, 10 procès, 4 jugements par défaut, 4 acquittements, 4 pourvois du ministère public", ont affirmé les avocats français d'Onsi Abichou, William Bourdon et Lily Ravon.

L'affaire a débuté en février 2008 lors de l'arrestation en Tunisie de deux hommes à bord d'une camionnette transportant du cannabis et dont Onsi Abichou était l'ancien propriétaire. Pendant leur garde à vue, les deux suspects ont désigné ce dernier comme étant impliqué dans le trafic. Or, l'un d'eux a par la suite retiré ses aveux, assurant qu'ils avaient été extorqués sous la torture.

Une situation désespérée

"Nous tirons aujourd'hui la sonnette d'alarme sur la situation d'Onsi Abichou, qui a décidé de se laisser mourir après 17 ans d'acharnement judiciaire", ont dit ses avocats. "À l'aube du 11^e procès qui doit se tenir dans les prochains mois et tandis que les deux personnes condamnées à la perpétuité aux côtés d'Onsi Abichou ont été graciées et libérées depuis des années, notre client se voit refuser sa demande de grâce, lui qui a toujours clamé son innocence", ont-ils poursuivi.

onsi Abichou avait été arrêté en Allemagne en 2009 puis extradé en 2010 vers la Tunisie, à l'époque dirigée par l'autocrate Zine El Abidine Ben Ali. Libéré dans la foulée de la révolution de 2011, il a de nouveau été incarcéré en 2021.