Le 13 mai la proposition de loi portée par la députée Karine Lebon, visant à reconnaître officiellement les préjudices subis par les enfants réunionnais transplantés en métropole entre 1962 et 1984 et à instaurer des réparations, n’a pas été examinée à l’Assemblée nationale, suscitant la déception.
Ce texte, qui reconnaissait la responsabilité de l’État, prévoyait la création d’un fonds d’indemnisation financé par une taxe additionnelle sur les produits du tabac, ainsi qu’un soutien aux victimes dans leurs démarches d’identité et des actions de mémoire. Malgré cet échec, les survivants espèrent toujours une reconnaissance et une réparation.
Sur Facebook, la députée Karine Lebon a expliqué que d'autres options seraient explorées par cette dernière, pour mettre la proposition de loi à l'ordre du jour. Parmi elles : que le ministre des Outre-mer l'inscrive dans la semaine du gouvernement à l'Assemblée nationale. En cas de refus, elle compte étudier l'option de la session extraordinaire ou la niche du groupe GDR (Groupe de la gauche démocrate et républicaine).
Plus de 2000 enfants réunionnais envoyés de force en France hexagonale entre 1962 et 1984
Entre 1962 et 1984, environ 2000 enfants réunionnais ont été envoyés dans des zones rurales peu peuplées de la France, notamment dans la Creuse, dans le cadre d’une politique menée sous les ordres de Michel Debré, alors préfet de La Réunion.
Cette migration forcée visait officiellement à réduire la pression démographique à La Réunion, mais les enfants étaient arrachés à leurs familles sans réel espoir de retour.
Ce n’est qu’à partir du milieu des années 1990 que les médias et l’opinion publique ont commencé à s’y intéresser, notamment avec les témoignages de survivants comme Jean-Jacques Martial et Jean-Pierre Gosse.
En 2002, la plainte judiciaire déposée par Jean-Jacques Martial met en lumière cette part de l'histoire de France.
En 2014, Marie-Germaine Périgogne, une des enfants déracinées, a commencé à raconter son combat pour la reconnaissance et la justice, mettant en lumière les souffrances endurées, en particulier dans des familles d’accueil maltraitantes.
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