Ils voulaient tuer des imams : 16 militants d'un groupuscule d'ultradroite poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste

Actus. Ce mardi 10 juin s'ouvre au tribunal correctionnel de Paris un procès contre 16 militants du groupuscule d'ultradroite "Action des forces opérationnelles" (AFO), qui, en 2018, avait planifié des attentats contre les musulmans en France.

Publié le 10/06/2025 à 17h40, mis à jour le 10/06/2025 à 17h46 - Par Aurélie Lafeil

Ils voulaient tuer des imams : 16 militants d'un groupuscule d'ultradroite poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste — Le procès de 16 militants d'un groupuscule d'ultradroite sont jugés à partir du mardi 10 juin à Paris. - Illustration

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Depuis plusieurs années, les inquiétudes des services de renseignements intérieurs français quant à l'émergence d'un terrorisme d'ultradroite se confirment. Samedi 31 mai à Puget-sur-Argens, Christophe B. commet un crime raciste contre son voisin Hichem M. Quelques jours plus tôt, c’est Aboubacar Cissé, assassiné par plus de 50 coups de couteau dans un mosquée. Ce mardi 10 juin s’ouvre le procès de 16 militants d’un groupuscule d’ultradroite, l'"Action des forces opérationnelles" (AFO) poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste et détention d’armes. Ces 13 hommes et trois femmes avaient une obsession : "combattre l'emprise musulmane" en France, selon un document de l’AFO saisi par les enquêteurs.

Empoissoner des produits halal

Démantelé à l’été 2018, le rassemblement d’extrême droite de l’Action des Forces Opérationnelles (AFO) avait planifié d’empoisonner des produits halal avec de la mort-aux-rats ou du cyanure dans les supermarchés. Appelées “OP HALLAL”, leurs opérations visaient à faire chuter la consommation de ces produits et à propager la terreur.

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Le groupuscule, composé de profils variés - un antiquaire, un restaurateur, un chômeur, un artisan, un ancien militaire et un ancien policier - prévoyait de tuer 200 imams décrits comme radicalisés, ou encore d’éliminer des détenus radicalisés. Une autre opération envisageait de faire exploser la porte d’une mosquée à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, ainsi que de positionner des tireurs à longue distance.

Comment s'est formé le groupe ?

L’AFO est une branche dissidente des Volontaires pour la France (VPF), un parti politique d’extrême droite fondé en réaction aux attentats islamistes de 2015. En 2017, deux cadres du parti, Guy S. et Dominique B., quittent le mouvement pour fonder l’Action des forces opérationnelles. Surnommé “Richelieu”, Guy S., âgé de 64 ans, est un ancien CRS ayant effectué la majeure partie de sa carrière dans la sécurité publique.

Le procès de ces 16 personnes s’ouvre mardi 10 juin devant le tribunal correctionnel de Paris. Il doit durer plusieurs semaines.