Un attentat-suicide a endeuillé vendredi 20 juin la localité de Konduga, dans le nord-est du Nigeria. Au moins 20 combattants de milices locales engagées dans la lutte contre les groupes jihadistes ont été tués lorsqu'une femme kamikaze s'est fait exploser à proximité du marché aux poissons, très fréquenté en soirée. L’attaque est attribuée au groupe islamiste Boko Haram, actif depuis plus de quinze ans dans la région.
« Nous avons perdu 20 personnes dans l’attaque survenue vers 21h15 », a déclaré Tijjani Ahmed, chef de milice locale. Selon lui, la kamikaze s’est introduite parmi les habitants en se faisant passer pour une cliente du marché, avant d’activer sa charge explosive à proximité d’un local utilisé par les combattants antijihadistes. La police nigériane a pour sa part annoncé un bilan provisoire de 10 morts, évoquant un chiffre susceptible de s’alourdir.
Boko Haram relance la terreur à Konduga
Située à une quarantaine de kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, Konduga avait connu une relative accalmie en 2024. Cette attaque vient briser ce calme précaire, rappelant les sombres années où la ville et ses environs étaient régulièrement pris pour cibles par Boko Haram.
Un enterrement collectif des victimes a eu lieu dès samedi, selon un journaliste de l’AFP sur place. Les corps ont été inhumés dans des draps blancs, certains enveloppés de nattes en bambou. « Je me trouvais sur le marché lorsque la détonation a retenti derrière moi. J’ai été projeté au sol », témoigne Ahmed Mallum, un habitant.
Un conflit toujours meurtrier
Depuis 2009, le nord-est du Nigeria est ravagé par l’insurrection jihadiste qui a fait plus de 40.000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes, selon les Nations unies. Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), son rival, multiplient les attaques dans les États de Borno, Adamawa et Yobe, ciblant civils, forces de sécurité et milices civiles.
L’attentat de Konduga intervient alors que les deux groupes jihadistes semblent vouloir relancer leur stratégie de terreur dans les zones rurales et les centres urbains faiblement défendus. Les autorités nigérianes, en partenariat avec les milices locales, peinent à contenir cette résurgence.
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