L’ancien ministre de la Justice de la République démocratique du Congo (RDC), Constant Mutamba, a été condamné mardi 2 septembre à trois ans de travaux forcés et à cinq ans d’inéligibilité. La Cour de cassation de Kinshasa l’a reconnu coupable de détournement de fonds publics dans le cadre d’un projet de construction d’une prison à Kisangani.
Une condamnation retentissante
Âgé de 37 ans, Constant Mutamba était poursuivi pour avoir ordonné le versement de 19,9 millions de dollars à la société Zion Construction SARL, sans autorisation préalable du gouvernement. Le chantier, estimé à 40 millions de dollars, n’a jamais été mené à terme. Selon le président de la Cour de cassation, Jacques Kabasele, l’ex-ministre avait "l’intention d’enrichir frauduleusement la société Zion Construction" au "préjudice de l’Etat".
Escorté par des militaires, visage masqué par un masque chirurgical, l’ancien ministre a comparu devant une salle placée sous haute surveillance policière et militaire, pour prévenir tout débordement de ses partisans.
Démentis et ironie du sort
Constant Mutamba avait démissionné le 18 juin, dénonçant un "complot politique" à son encontre. Dans sa lettre de départ, il affirmait n’avoir "jamais pris un seul dollar de l’Etat". Mais la Cour ne l’a pas suivi et l’a condamné à restituer les 19 millions de dollars de fonds publics.
Le cas de l’ex-ministre illustre les dérives récurrentes en RDC, où les affaires de détournement de fonds sont fréquentes et la corruption endémique, selon Transparency International. Ironie du sort : lorsqu’il était en fonction, Constant Mutamba s’était prononcé pour le rétablissement de la peine de mort contre les auteurs de détournement de fonds publics.
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