Le tribunal de première instance de Rabat a condamné mercredi 3 septembre la militante féministe Ibtissame Lachgar, 50 ans, à deux ans et demi de prison ferme et à une amende de 50.000 dirhams (environ 5.000 euros). Connue pour son combat en faveur des libertés individuelles, elle était poursuivie pour « atteinte à l’islam » à la suite d’une photo publiée sur les réseaux sociaux.
Une photo jugée blasphématoire
Fin juillet, l’activiste avait partagé un cliché d’elle portant un t-shirt avec le mot « Allah » suivi de la mention « is lesbian » (« est lesbienne »). Pour la justice marocaine, ce message constituait une offense à la religion. Devant le tribunal, Ibtissame Lachgar a affirmé qu’il s’agissait d’un slogan féministe dénonçant les violences sexistes et « sans rapport avec l’islam ».
Une militante affaiblie et soutenue
Détenue depuis le 12 août à la prison d’El Arjat, près de Rabat, Mme Lachgar doit en outre subir prochainement une opération chirurgicale liée à un cancer, selon ses avocats qui alertent sur son état de santé. « Nous allons faire appel et demander des peines alternatives », a déclaré Me Mohamed Khattab.
Vives réactions en défense des libertés
À l’annonce du verdict, des proches de la militante ont éclaté en larmes. L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a dénoncé « un verdict choquant » et « une atteinte à la liberté d’expression ». La photo incriminée avait déjà suscité un vif débat sur les réseaux sociaux, allant des appels à son arrestation à de violentes menaces de viol et de lapidation.
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