Afrique du Sud. Shell face aux pêcheurs et écologistes devant la Cour constitutionnelle sud-africaine

Actus. La Cour constitutionnelle sud-africaine a examiné mardi 16 septembre un recours historique opposant des communautés de pêcheurs et des associations écologistes à Shell. Le géant pétrolier souhaite relancer un projet d’exploration pétrolière et gazière sur la Wild Coast, au large de l’océan Indien, accusé de menacer la faune marine et les moyens de subsistance locaux. Cette audience marque l’ultime étape d’une bataille judiciaire entamée depuis plusieurs années.

Publié le 17/09/2025 à 09h38, mis à jour le 17/09/2025 à 10h01 - Par La Rédaction /avec AFP

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La plus haute cour d'Afrique du Sud a tenu une audience mardi 16 septembre dans une affaire historique opposant des écologistes et des communautés côtières au géant de l'énergie Shell, concernant l'exploration de pétrole et de gaz au large de la côte de l'océan Indien.

L'audience devant la Cour constitutionnelle marque les dernières étapes d'une bataille juridique qui dure depuis des années contre les projets de Shell visant à effectuer des relevés sismiques au large de la côte sud-est du pays, ce qui selon les militants affecterait les baleines et autres formes de vie marine.

Une bataille judiciaire engagée depuis plusieurs années

En 2022, une juridiction inférieure avait estimé que l'autorisation d'exploration accordée par le gouvernement de l'Afrique du Sud en 2014 était illégale, dans un jugement salué comme une grande victoire pour la société civile. Mais l'an dernier, une cour d'appel avait donné au géant britannique du pétrole une nouvelle chance de renouveler son permis.

Carmen Mannarino, responsable de programme au sein de l'organisation de défense des droits des pêcheurs Masifundise, a dit que l'audience marquait la "première fois" qu'une affaire juridique concernant les communautés de pêcheurs allait jusqu'à la Cour constitutionnelle.

Le projet d'exploration impliquait l'envoi d'une puissante onde de choc toutes les dix secondes, dans une zone de 6.000 km2, par des bateaux équipés de canons à air. Le géant de l'énergie indique sur son site internet que les impacts de telles études sont "bien compris" et qu'il "adopte les mesures d'atténuation les plus strictes".

Les communautés côtières revendiquent leurs droits

Mais le pêcheur Ntsindiso Nongcavu, un requérant dans l'affaire, a déclaré qu'il était "prêt à combattre toute entreprise qui souhaite effectuer des études sismiques dans notre océan". Le pêcheur de 48 ans de la ville côtière de Port St Johns, qui a commencé à pêcher à l'âge de huit ans, faisait partie des 200 personnes manifestant devant le tribunal suprême à Johannesburg pendant l'audience.