Le procès de l’ancien Premier ministre malien Moussa Mara s’est ouvert lundi 29 septembre à Bamako. L’ancien chef du gouvernement est poursuivi pour "atteinte à la crédibilité de l’État et opposition à l’autorité légitime" après avoir exprimé son soutien à des prisonniers politiques dans plusieurs publications sur les réseaux sociaux.
"Solidarité indéfectible"
Moussa Mara, Premier ministre entre 2014 et 2015, avait été inculpé et placé en détention le 1er août pour avoir écrit le 4 juillet sur X : "Solidarité indéfectible avec les détenus d’opinion". Il affirmait leur rendre visite "régulièrement pour leur signifier (sa) solidarité" et ajoutait : "Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître !" Escorté par des policiers et vêtu d’un boubou blanc, il est apparu lundi au Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. Sa demande de liberté provisoire a été rejetée avant l’ouverture des débats.
Un climat politique répressif
Depuis deux coups d’État militaires en 2020 et 2021, le Mali est dirigé par le général Assimi Goïta et une junte qui a durci sa politique contre la presse, les partis et les voix critiques. En juillet, le régime a dissout les formations politiques et prolongé le mandat présidentiel d’Assimi Goïta de cinq ans, renouvelable "autant de fois que nécessaire" et sans élection. Ce tournant autoritaire intervient alors que le pays reste frappé par une crise sécuritaire et économique profonde, alimentée par les violences jihadistes et communautaires.
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