Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays sahéliens gouvernés par des juntes militaires, ont annoncé lundi 22 septembre leur retrait de la Cour pénale internationale (CPI). Ils qualifient l’institution de "d'instrument de répression néo-coloniale aux mains de l’impérialisme".
Un départ au nom de la souveraineté
Dans un communiqué commun, les trois États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont affirmé que cette décision, prise "avec effet immédiat", s’inscrit dans leur volonté "d’affirmer pleinement leur souveraineté". Ils reprochent à la CPI de s’être "montrée incapable de prendre en charge et de juger des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de génocide et des crimes d’agression avérés". Les autorités sahéliennes prévoient la création d’une Cour pénale sahélienne, présentée comme un mécanisme "endogène" de justice et de paix. En pratique, le retrait d’un État de la CPI n’entre en vigueur qu’un an après notification au secrétariat général de l’ONU.
Une critique ancienne en Afrique
Les pays de l’AES, de plus en plus proches de la Russie — dont le président Vladimir Poutine est lui-même visé par un mandat de la CPI — dénoncent une justice sélective. La Cour est régulièrement accusée de cibler principalement des dirigeants africains. Elle a condamné le chef de guerre congolais Bosco Ntaganda ou encore le jihadiste malien Al Hassan, mais a aussi acquitté Laurent Gbagbo et Jean-Pierre Bemba. Déjà en 2016, la Gambie, l’Afrique du Sud et le Burundi avaient envisagé de se retirer, avant que les deux premiers reviennent sur leur décision. Créée en 2002, la CPI compte aujourd’hui 125 membres, mais de grandes puissances comme les États-Unis, la Russie, la Chine ou Israël n’en font pas partie.
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