Plus de 10 millions de personnes menacées par la faim
La situation alimentaire s’aggrave dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). “Le nombre de personnes confrontées à un niveau d’urgence alimentaire sévère explose. Il a presque doublé depuis l’année dernière”, a déclaré Cynthia Jones, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) pour la RDC, lors d’une conférence de presse à Genève, vendredi.
Selon le PAM, une personne sur trois dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri et du Tanganyika est désormais confrontée à une situation de faim critique ou pire — soit plus de 10 millions de personnes. Parmi elles, 3 millions sont en situation d’urgence alimentaire, souffrant de malnutrition aiguë et de décès déjà constatés liés à la faim, selon Mme Jones. Ce chiffre représente une hausse de 700 000 personnes depuis mars 2025.
Millions in the Democratic Republic of Congo 🇨🇩 urgently need food aid.
— WFP DRC (@WFPDRC) November 1, 2025
Sib Ollo breaks down how the IPC tool targets help where it’s needed most—bringing hope to vulnerable communities.
📽️ Watch our Deputy Country Director a.i. Sib OLLO explain how @WFP knows where hunger… pic.twitter.com/urUd8qZAm9
Conflits armés et crise humanitaire
L’est de la RDC, riche en ressources naturelles, est le théâtre de conflits armés depuis plus de trois décennies. La situation s’est détériorée depuis le début de l’année avec la prise des villes de Goma et Bukavu par le mouvement rebelle M23, soutenu par le Rwanda, selon Kinshasa et les Nations unies.
Les violences ont provoqué le déplacement de millions de civils, aggravant la crise alimentaire et nutritionnelle. Dans certaines zones, plus de 60 % des enfants souffrent de malnutrition aiguë, a indiqué la responsable du PAM.
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Manque de financement et risque d’arrêt total de l’aide
Malgré l’ampleur des besoins, le PAM peine à financer ses opérations. L’agence fait face à un déficit budgétaire de 349 millions de dollars jusqu’en avril 2026.“Nous ne parvenons à atteindre qu’une infime partie des personnes dans le besoin en raison d’un manque criant de financement et de difficultés d’accès”, a reconnu Mme Jones.
Depuis octobre, le PAM a dû réduire son aide de 2,3 millions à seulement 600 000 bénéficiaires. Et l’organisation prévient : faute de fonds supplémentaires, elle s’attend à une “rupture totale de l’approvisionnement dès février ou mars 2026”, entraînant un arrêt complet de l’aide alimentaire d’urgence dans l’est du pays. La saison des pluies complique encore la situation, rendant de nombreuses routes impraticables, tandis que les aéroports de Goma et Bukavu demeurent fermés. Le PAM plaide pour la création urgente d’un pont aérien entre le Rwanda et l’est de la RDC, seule option viable pour acheminer les vivres aux populations les plus vulnérables.
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