Après avoir gelé les activités de nombreuses associations, les autorités tunisiennes ont interrompu, mercredi 5 novembre, celles du bureau de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) pour 30 jours. Cette dernière devient ainsi la dernière ONG en date à voir ses activités suspendues.
L’OMCT, dont le siège se trouve à Genève, se présente comme "le plus grand groupe international actif dans la lutte contre la torture dans plus de 90 pays". Son objectif est de mettre fin à la torture et aux mauvais traitements, d’aider les victimes et de protéger les défenseurs des droits humains en danger.
Les ONG mises à l'écart
"Durant cette période, l’OMCT Tunisie n’est malheureusement pas en mesure de fournir une assistance directe aux victimes de torture et à leurs familles et suspendra l’ensemble de ses activités", a indiqué l’organisation sur Facebook. "Cette mesure s’inscrit dans une série de suspensions visant, de manière préoccupante, plusieurs composantes de la société civile tunisienne", a-t-elle ajouté, précisant qu’elle allait contester cette décision.
De nombreuses ONG ont récemment été suspendues par les autorités tunisiennes, parmi lesquelles deux des organisations les plus connues du pays : l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
La présidente de l’ATFD a confié à l’AFP que les autorités avaient invoqué des "infractions" à la réglementation sur les associations. L’association féministe historique, qui assure avoir régularisé sa situation, a déposé un recours.
Un campagne "d'intimidation"
Plusieurs ONG estiment faire face à une campagne d’"intimidation" et craignent que la prochaine étape ne soit leur dissolution.
Ces dernières années, le président Kaïs Saïed a régulièrement accusé des ONG de recevoir des fonds suspects, évoquant des "sommes faramineuses" envoyées de l’étranger, qu’il qualifie d’"ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie".
Un problème de fonds
Récemment, des médias pro-régime ont fait état d’une enquête sur d’" énormes" financements étrangers qu’auraient reçus des organisations, notamment de la part du milliardaire américain George Soros. L’AFP n’a pas pu confirmer l’ouverture d’une telle investigation.
Depuis le soulèvement de 2011, la question du financement des ONG n’a cessé de revenir dans le débat public en Tunisie, les fonds étrangers ayant afflué pour soutenir la transition démocratique.
Avec l'AFP
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