Ecoutez Amadou Aly Kane
Alors que le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont claqué la porte de la Cour pénale internationale (CPI), en septembre dernier, accusant l’institution d’être un “instrument néocolonial”, l’avocat sénégalais Amadou Aly Kane défend une tout autre lecture. Pour ce membre de la liste des conseils de la CPI, cette perception relève d’une méconnaissance du rôle réel de la Cour.
Une méfiance grandissante en Afrique
Ces dernières semaines, le retrait conjoint du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cour pénale internationale a ravivé un vieux débat sur le continent.
Les trois pays sahéliens dénoncent une justice “sélective” et “aux ordres de l’Occident”. Des accusations récurrentes depuis plusieurs années, face à une institution souvent perçue comme ciblant exclusivement les dirigeants africains. Mais pour Me Amadou Aly Kane, avocat au barreau du Sénégal et membre de la liste des conseils de la CPI, cette lecture est erronée.
« C’est une erreur de penser que la CPI est dirigée contre les pays africains. Elle est une juridiction de dernier recours, pas une cour qui remplace les tribunaux nationaux », explique-t-il.
Communiqué conjoint du 22 septembre 2025 par lequel les Gouvernements des pays membres de la Confédération des Etats du Sahel (AES) informent de leur décision souveraine de se retirer du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale avec effet immédiat.
— Ministère des Affaires étrangères du Mali (@MaliMaeci) September 22, 2025
Bureau de l’Information… pic.twitter.com/MPogmyGr0V
Des interventions à la demande des États africains
L’avocat sénégalais rappelle que la majorité des dossiers africains devant la Cour n’ont pas été imposés, mais initiés par les États eux-mêmes.
« Ce que beaucoup oublient, c’est que la plupart des interventions de la CPI en Afrique se sont faites à la demande des États concernés. C’est le Mali qui a demandé à la CPI d’intervenir, c’est la Côte d’Ivoire qui a saisi la Cour. On ne peut donc pas parler d’impérialisme ou d’ingérence », souligne Me Kane.
Justice internationale. "Un instrument de répression néo-coloniale" : le Mali, le Niger et le Burkina Faso se retirent de la CPI
L'écologie, une chance pour l'Afrique
Amadou Aly Kane est également responsable politique, candidat à l'élection présidentielle au Sénégal en 2024. Il préside un parti écologiste, Regards Différents pour un Développement Durable. Il évoque également les politiques écologiques qui pourraient à la fois répondre aux défis climatiques et créer des opportunités économiques pour les jeunes Africains.
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