Une figure du Hirak poursuivie pour ses écrits et son militantisme
Mohamed Tadjadit, dans la trentaine, s’est fait connaître lors des manifestations massives du Hirak en 2019, qu’il accompagnait de poèmes déclamés dans la rue ou partagés sur les réseaux sociaux.
Le Hirak, mouvement pacifique ayant conduit à la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, a progressivement été réprimé à partir de 2020, avec l’interdiction des rassemblements liée à la pandémie de Covid-19 et l’emprisonnement de plusieurs figures de la contestation.
Dans son verdict rendu mardi, Mohamed Tadjadit a été reconnu coupable de “soutien à des organisations terroristes” et de “propagation d’idées extrémistes”, selon son avocate Fetta Sadat. Le ministère public avait requis une peine de dix ans de prison.
C'est la 5e condamnation de Mohamed Tadjadit, 31 ans, le poète du Hirak, depuis 2019. Sa condamnation à 5 ans de prison pour ses opinions vise à le détruire. J'exprime ici ma solidarité totale avec lui. Liberté pour tous les détenus d'opinion en Algérie. Que la Terreur cesse ! pic.twitter.com/PJd809WcET
— Zirem Youcef (@ZiremYoucef) November 12, 2025
Une condamnation dénoncée par les ONG internationales
Une vingtaine d’ONG, dont Amnesty International et PEN America, ont dénoncé les accusations contre Tadjadit comme “sans fondement”, appelant à sa libération immédiate. « Sa persécution est fondée sur sa poésie et son militantisme pacifique, ce qui constitue une violation de ses droits fondamentaux », ont-elles affirmé dans une déclaration conjointe, soulignant que son procès envoie “un signal alarmant à tous ceux qui défendent les droits humains en Algérie”.
Mohamed Tadjadit a déjà été emprisonné à plusieurs reprises entre 2019 et 2025, sa dernière libération datant de novembre 2024 grâce à une grâce présidentielle. Arrêté à nouveau en janvier 2025, il avait été condamné dans une autre affaire à cinq ans de prison, réduits à un an en appel.
🚨 Algerian authorities are expected to issue their ruling tomorrow on the appeal of renowned Hirak activist and poet #MohamedTajadit, who was sentenced in January to five years in prison on vague charges based solely on his social media posts and poetry critical of the Algerian… pic.twitter.com/VrupDSb5Xa
— Amnesty MENA (@AmnestyMENA) May 21, 2025
Un symbole de la répression contre le Hirak
La condamnation de Mohamed Tadjadit illustre la pression persistante exercée par les autorités algériennes sur les militants du Hirak. Sa poésie et son engagement pacifique continuent d’être perçus comme une menace par le pouvoir, faisant de lui un symbole international de la défense des droits humains en Algérie.
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