Nigeria : dix femmes et enfants enlevés, l’armée mobilisée pour les retrouver

Actus. Dix personnes, principalement des femmes et des enfants d’agriculteurs, ont été enlevées lundi soir dans un village de l’État de Kwara, dans l’ouest du Nigeria. Ce nouveau kidnapping survient une semaine après l’enlèvement de 35 fidèles près d’Isapa et s’ajoute à une série d’enlèvements massifs qui touchent le pays, où des groupes armés et jihadistes multiplient les attaques dans les zones rurales.

Nigeria : dix femmes et enfants enlevés, l’armée mobilisée pour les retrouver
Dix personnes, principalement des femmes et des enfants d’agriculteurs, ont été enlevées lundi soir dans un village de l’État de Kwara - Wikipédia

 Dix personnes ont été enlevées dans la soirée du lundi 25 novembre dans un village de l'Etat de Kwara, dans l'ouest du Nigeria, a déclaré la police à l'AFP, seulement une semaine après le kidnapping dans un village voisin de 35 personnes depuis lors retrouvées.

"Une chasse à l'homme est en cours, les policiers sont dans la brousse avec des chasseurs locaux", a précisé M. Ojo. L'attaque a eu lieu après la tombée de la nuit, vers "19 heures", selon le commissaire, qui a expliqué qu'une femme avait réussi à s'échapper et à regagner le village.

"Le président Tinubu a ordonné un cordon de sécurité total autour des forêts de l'État de Kwara", a déclaré sur son compte X Sunday Dare, conseiller médias du chef de l'Etat. Il a "ordonné à l'armée de l'air d'étendre sa surveillance aérienne aux parties les plus reculées des forêts de l'État de Kwara, où l'on pense que les terroristes se cachent", a-t-il ajouté, précisant que l'armée de l'air "doit maintenir une surveillance 24 heures sur 24".

Plusieurs enlèvements de masse en quelques jours, non revendiqués

La semaine dernière, le Nigeria a connu plusieurs enlèvements de masse en quelques jours, non revendiqués: plus de 300 élèves et enseignants d'une école catholique à Papiri, dans l'Etat de Niger (centre), 25 lycéennes musulmanes à Maga dans l'Etat de Kebbi (nord-ouest) et 13 jeunes filles dans l'Etat de Borno (est).

Le Nigeria est depuis une dizaine d'années le théâtre d'enlèvements de masse, dont celui de près de 300 écolières à Chibok, dans l'Etat de Borno, en 2014, avait suscité un émoi international. Depuis, des centaines d'autres enlèvements massifs ont été enregistrés, des gangs armés prenant pour cible les populations civiles afin d'obtenir des rançons dans des zones rurales mal surveillées.

Le Nigeria est confronté à une "épidémie continue d'enlèvements depuis plus d'une décennie

Le Nigeria est confronté à une "épidémie continue d'enlèvements depuis plus d'une décennie, alimentée par de nombreux groupes criminels et extrémistes", a commenté Nnamdi Obasi, de l'International Crisis Group (ICG), citant diverses estimations "entre 3.600 et 7.500" enlèvements par an entre 2022 et 2024. L'actuelle vague d'enlèvements intervient après que le président américain Donald Trump a menacé il y a quelques semaines d'intervenir militairement au Nigeria pour mettre fin à ce qu'il qualifie de "meurtres de chrétiens" perpétrés par des "terroristes islamistes".

 Originaires du nord-ouest, des groupes armés appelés communément "bandits", comptant de quelques dizaines à plusieurs milliers de membres selon un rapport de l'Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (Unidir), parcourent les zones rurales du pays, menant des raids dans les villages, kidnappant des personnes pour obtenir une rançon et pillant le bétail. Leur objectif principal est l'argent.

Les chiffres avancés par les médias varient de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers de dollars exigés pour chaque personne enlevée. Certains des captifs sont libérés ou secourus en quelques jours, d'autres après des semaines ou des mois, tandis que certains parviennent à s'échapper seuls. Le banditisme est principalement né des conflits fonciers entre agriculteurs et éleveurs.

Une augmentation du trafic d'armes depuis 2011

Depuis 2011, avec l'augmentation du trafic d'armes et les troubles qui ont secoué le Sahel, des groupes armés organisés se sont formés. Dans le nord à majorité musulmane, l'insurrection jihadiste menée par Boko Haram et la Province l'Etat islamique en Afrique de l'ouest (ISWAP) a fait plus de 40.000 morts et déplacé environ deux millions de personnes depuis 2009.

Le pays compte environ 370.000 policiers pour une population de plus de 230 millions d'habitants. Jusqu'à dimanche soir, lorsque le président Tinubu a réaffecté les policiers chargés de la sécurité des personnalités à des tâches policières essentielles, près d'un quart des effectifs protégeaient les politiciens et leurs familles.

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