L'industriel canadien et l'État malien se livraient depuis des mois à un bras de fer autour du complexe de Loulo-Gounkoto (ouest), la plus grande mine d'or du pays, détenu à 80% par le groupe minier et à 20% par le Mali.
Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali, dirigé par des militaires après deux coups d'Etat en 2020 et 2021, a réformé récemment son code minier. Il réclamait des centaines de millions de dollars d'arriérés
d'impôts à Barrick.
Le placement sous administration provisoire de Loulo-Gounkoto, décidé par un tribunal de Bamako, sera terminé et "les opérations de contrôle sur le complexe seront restituées à Barrick", dit la compagnie basée à Toronto
(Canada) dans ce communiqué selon lequel cela "va ouvrir la voie" à un dialogue constructif entre les deux parties.
En outre, "toutes les charges contre Barrick, ses (sociétés) affiliées et employés seront levées" et des démarches judiciaires seront menées pour obtenir la libération de quatre employés de Barrick en détention depuis
novembre 2024, ajoute le communiqué.
Le groupe canadien annonce aussi qu'en lien avec cet accord, ses filiales "retireront la plainte en arbitrage" déposée au Centre international pour le règlement des différents relatifs aux investissements (CIRDI)", une
organisation de la Banque mondiale basée à Washington.
Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère malien des Mines confirme avoir "conclu un accord de règlement avec la société Barrick Gold mettant fin au différend relatif à l'exploitation" de la mine d'or de Loulo-Gounkoto.
"L'accord marque la fin d'une période conflictuelle entre la société minière et le gouvernement malien", ajoute le texte, qui évoque un "accord de sortie de crise".
Cet accord est conclu alors que le Mali subit depuis septembre un blocus imposé par des jihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM, affilié à Al-Qaïda)affiliés à Al-Qaïda sur les convois de carburant,
provoquant notamment des files d'attentes interminables aux stations-service et des pénuries d'électricité et grippant l'économie.
Depuis 2012, le pays sahélien fait face à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences du JNIM et de l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.
Barrick avait perdu son contrôle opérationnel du site
Les autorités maliennes ont en juillet lancé la mise en vente d'une partie des stocks d'or saisis en janvier auprès de Barrick Mining afin de relancer, selon elles, les activités sur le site de Loulo-Gounkoto, ont indiqué à l'AFP
des sources administratives.
Mi-janvier, la junte au pouvoir a saisi plus de trois tonnes d'or sur le site, contraignant Barrick à suspendre ses opérations et à fermer en avril ses bureaux à Bamako. Mi-juin, le tribunal de commerce de Bamako a décidé de placer le site sous administration provisoire pour six mois, et a nommé un ancien ministre de la Santé, Zoumana Makadji, comme administrateur provisoire.
Avec ce placement sous administration provisoire, Barrick avait perdu son contrôle opérationnel du site. La junte réclamait cette mesure pour relancer les activités d'extraction à l'arrêt depuis janvier. Selon Barrick, 85 millions de dollars ont déjà été versés à l'Etat malien en octobre 2024 dans le cadre des négociations. La junte au pouvoir au Mali a imposé une pression démultipliée aux groupes miniers étrangers, surtout occidentaux.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.