Des exactions massives documentées à El-Facher
Amnesty International a accusé mardi 25 novembre les Forces de soutien rapide (FSR), les puissants paramilitaires dirigés par Mohamed Hamdan Daglo, de crimes de guerre commis lors de leur prise fin octobre de la ville d’El-Facher, dernier bastion du Darfour encore tenu par l’armée soudanaise.
Dans un rapport fondé sur les témoignages de 28 rescapés, l’organisation décrit des exécutions sommaires d’hommes non armés, ainsi que de nombreux cas de viols visant femmes et jeunes filles. « Ces violences répétées, massives, contre les civils constituent des crimes de guerre (…) et les responsables doivent répondre de leurs actes », affirme Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
L’ONG cite notamment le cas d’une survivante violée avec sa fille de 14 ans alors qu’elles fuyaient la ville. L’adolescente, tombée gravement malade à son arrivée à Tawila, est décédée peu après dans une clinique. Un autre rescapé évoque des « tueries comme si les gens étaient des mouches », assurant que les victimes observées n’étaient pas des combattants.
In just one night, @MSF screened 70 children arriving from El Fasher. Every single one had acute malnutrition.
— MSF Sudan (@MSF_Sudan) November 20, 2025
Giulia Chiopris warns they are at high risk of death from preventable diseases. After 500 days of siege, families are eating animal feed. We need safe passage now. pic.twitter.com/6Z1DN0ha4G
Amnesty pointe le rôle des Émirats arabes unis
Le rapport affirme également que ces atrocités « ont été facilitées par le soutien » des Émirats arabes unis aux FSR, accusés à de nombreuses reprises de fournir armes, carburant et renforts aux paramilitaires — des accusations que la monarchie du Golfe continue de nier malgré plusieurs enquêtes internationales.
Agnès Callamard appelle la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU à exiger la fin de ce soutien présumé, jugeant que les témoignages récoltés illustrent « l’échec » des efforts internationaux au Soudan depuis le début de la guerre en avril 2023.
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Une trêve unilatérale alors que les négociations piétinent
Malgré les tentatives de médiation internationales, aucun cessez-le-feu durable n’a été obtenu depuis le déclenchement du conflit entre les FSR et les forces du général Abdel Fattah al-Burhane. Les deux camps poursuivent des offensives meurtrières pour consolider leurs positions avant d'éventuelles négociations.
Lundi soir, les FSR ont annoncé une trêve humanitaire unilatérale de trois mois, alors que l’armée soudanaise venait de rejeter une proposition de cessez-le-feu pilotée par le « Quad » (États-Unis, Arabie saoudite, Égypte, Émirats), qu’elle juge partial en raison de la participation d’Abou Dhabi.
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