Une enquête parlementaire publiée mardi 2 décembre au Kenya dénonce une "tendance inquiétante d’inconduite sexuelle" au sein de l’unité britannique BATUK, installée depuis 1963 à Nanyuki. Le rapport évoque des "viols, des agressions et l’abandon d’enfants conçus par des soldats", citant des dizaines de témoignages recueillis sur plus d’un an d’auditions. Les députés soulignent que de nombreuses victimes ont vu leurs plaintes "abandonnées ou mal traitées" par les autorités locales, les privant de tout accès à la justice.
L’armée britannique maintient au Kenya un important dispositif d’entraînement, source d’emplois mais aussi d’accusations récurrentes. Le document intervient alors que le soldat britannique Robert James Purkiss a été arrêté début novembre au Royaume-Uni. Le militaire est visé par un mandat d’arrêt kényan dans l’affaire du meurtre d’Agnès Wanjiru, une jeune mère retrouvée en 2012 dans la fosse septique d’un hôtel de Nanyuki. Âgé de 38 ans, Robert James Purkiss "nie avec véhémence" toute implication, selon son avocat, et s’oppose à son extradition.
Violences sexuelles et impunité persistante
Le rapport affirme que les comportements incriminés s’inscrivent dans une longue histoire d’abus. Il rappelle qu’en 2003 Amnesty International avait recensé 650 accusations de viol visant des soldats britanniques entre 1965 et 2001, dénonçant des "décennies d’impunité". Pour les parlementaires, la persistance de ces violences illustre l’incapacité des autorités militaires et civiles à protéger les victimes.
Négligences mortelles et tensions locales
Outre les violences sexuelles, l’enquête dénonce des "schémas constants de négligence grave" dans la gestion des munitions non explosées, à l’origine de plusieurs morts et blessures parmi les civils kényans. Les députés décrivent aussi des dégâts environnementaux, ainsi qu’un manque de communication de la BATUK lors des exercices militaires, ayant provoqué "chocs, blessures et traumatismes".
Face à l’accumulation des incidents, la BATUK est "de plus en plus perçue comme une présence occupante plutôt que comme un partenaire de développement", estiment les élus, certains habitants comparant désormais cette présence militaire aux injustices de l’époque coloniale.
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