Des milliers d'Egyptiens étaient déjà rassemblés vendredi matin sur l'emblématique place Tahrir au Caire pour participer à une manifestation baptisée de "la dernière chance" et destinée à réclamer une fois de plus le départ du pouvoir militaire..
Les rues menant au ministère de l'Intérieur non loin de la place, qui avaient été le théâtre de violents affrontements ces derniers jours, étaient encore bloquées, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Outre le départ immédiat de l'armée du pouvoir, les manifestants, qui occupent Tahrir pour le huitième jour consécutif, demandent la poursuite des responsables de la mort de 41 personnes --dont 36 au Caire-- survenues lors de violents heurts entre forces de l'ordre et des contestataires.
"Le vendredi de la dernière chance...la stabilité ou le chaos", titrait en une le quotidien gouvernemental Al-Ahram.
"Le vendredi du tournant", affirmait de son côté le quotidien Al-Akhbar, à trois jours des premières élections législatives organisées depuis la chute de Hosni Moubarak le 11 février.
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a de nouveau écarté jeudi un départ immédiat du pouvoir, tout en poursuivant ses consultations pour la nomination d'un nouveau Premier ministre en remplacement de celui de Essam Charaf, démissionnaire depuis lundi.
Selon les télévisions égyptiennes privées, l'armée a décidé de charger un ancien Premier ministre du président déchu Hosni Moubarak, Kamal el-Ganzouri, de former un nouveau gouvernement en remplacement de celui de Essam Charaf, démissionnaire depuis lundi.
Le CSFA n'a pas confirmé cette information jusqu'à présent.Selon d'autres médias, plusieurs candidats ont été reçus et les consultations se poursuivaient, à quelques jours du début lundi des premières législatives de l'après-Moubarak.
Le journal gouvernemental Al-Ahram a de son côté affirmé sur son site internet, citant des sources politiques, que M. Ganzouri avait accepté de former un gouvernement de salut national.
La possible nomination de cet économiste de 78 ans n'a pas convaincu les manifestants à Tahrir, où ce septuagénaire faisait jeudi soir l'objet de quolibets et de moqueries.
"Je pense qu'il était populaire à son époque.Mais il n'est plus de notre temps", raillait Abdallah Ahmed, un étudiant de 22 ans.
L'armée a annoncé mardi une présidentielle avant la fin juin 2012, par laquelle elle doit remettre le pouvoir exécutif à un chef d'Etat élu.
L'agence de notation financière Standard & Poor's a abaissé d'un cran jeudi la note souveraine de l'Egypte, qui passe de "BB-" à "B+", et placé le pays sous perspective négative en raison du regain de cette crise.
Une éditorialiste américano-égyptienne, Mona al-Tahawy, a indiqué sur Twitter avoir été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi lors des manifestations, puis relâchée après avoir été frappée et sexuellement agressée par des policiers anti-émeutes.
Une journaliste de la chaîne France 3, Caroline Sinz, a également déclaré avoir été battue et agressée sexuellement par des jeunes et des hommes en civil alors qu'elle tournait un reportage aux abords de Tahrir.
La justice égyptienne a par ailleurs décidé la libération de trois étudiants américains accusés d'avoir participé aux violences, tout en précisant que l'enquête sur leur cas se poursuivait.
Sans toutefois confirmer leur remise en liberté, le département d'Etat américain s'est félicité du "traitement rapide de ce cas par les autorités égyptiennes", tandis que la mère de l'un d'eux s'est dite folle de joie à la perspective de son retour.
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