Violents combats au Mali : des dizaines de morts après une attaque contre un convoi de l’armée et de mercenaires russes

Actus. Des affrontements meurtriers ont opposé l’armée malienne, appuyée par les paramilitaires russes d’Africa Corps, aux indépendantistes touareg du FLA dans la région de Kidal.

Violents combats au Mali : des dizaines de morts après une attaque contre un convoi de l’armée et de mercenaires russes
Des affrontements meurtriers ont opposé l’armée malienne, appuyée par les paramilitaires russes d’Africa Corps, aux indépendantistes touareg du FLA - Illustration - Flickr

Le nord du Mali a de nouveau été le théâtre de violences intenses vendredi 13 juin. Selon plusieurs sources concordantes, un convoi logistique des Forces armées maliennes (FAMa), escorté par des paramilitaires russes d’Africa Corps, a été pris en embuscade à l’aube dans la région de Kidal. L’attaque a été revendiquée par le Front de libération de l’Azawad (FLA), coalition de groupes indépendantistes à dominante touareg.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le FLA affirme avoir mené une « opération offensive » contre ce convoi, affirmant avoir infligé de lourdes pertes à la coalition maliano-russe : plusieurs dizaines de morts, la destruction de 21 véhicules militaires, et la récupération de matériel. Le groupe évoque également « une quinzaine de corps abandonnés sur le champ de bataille », dont certains seraient des combattants blancs, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

L’armée malienne évoque une embuscade, minimise les pertes

De son côté, l’état-major malien a reconnu que ses troupes avaient été la cible d’une embuscade alors qu’elles revenaient d’une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ». Dans sa communication, l’armée n’évoque aucune perte dans ses rangs, affirmant avoir « neutralisé des combattants ennemis » et assuré que la situation était désormais « sous contrôle ».

Cette version est cependant contredite par plusieurs témoignages et par les déclarations du FLA, qui affirme ne déplorer que trois morts et sept blessés dans ses rangs. Selon Mohamed Elmaouloud, porte-parole du mouvement, l’attaque ciblait une patrouille d’Africa Corps, récemment réorganisée à la suite du retrait officiel de Wagner du territoire malien.

Kidal, bastion stratégique et symbolique

L’offensive s’est déroulée dans une région hautement stratégique. Kidal, bastion historique de la rébellion touareg et symbole fort de la revendication indépendantiste, a été reconquise par l’armée malienne à la fin de l’année 2023. Depuis, les tensions sont restées vives, notamment avec la montée en puissance du FLA, formé en novembre 2024 par la fusion de plusieurs groupes séparatistes.

La nouvelle confrontation souligne la complexité du conflit au Mali, où se superposent des enjeux de souveraineté, d’indépendance, et d’influence internationale. Le pays reste englué depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde, alimentée par les violences de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique, ainsi que par des rivalités communautaires et une instabilité politique persistante.

Une instabilité prolongée malgré l’appui russe

L’implication croissante de la Russie à travers Africa Corps — successeur officiel de Wagner au Mali — n’a pour l’instant pas permis de stabiliser durablement le nord du pays. Le départ annoncé de Wagner et la réorganisation des forces russes sous le contrôle direct du ministère de la Défense à Moscou pourraient modifier les équilibres sur le terrain, mais la bataille de Kidal montre que le chemin vers la paix reste incertain.

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