Le parti de l'opposant Etienne Tshisekedi, l'UDPS, a appelé mercredi le "peuple à protéger sa victoire" à travers des "manifestations pacifiques" en RDC, où plusieurs opposants ont été blessés lors de la dispersion d'une marche par des soldats de la Garde républicaine.
Cet appel intervient avant la proclamation définitive le 17 décembre des résultats de la présidentielle du 28 novembre par la Cour suprême de Justice, qualifiée par M. Tshisekedi d'"institution privée de M. Kabila", déclaré provisoirement vainqueur du scrutin.
Le parti de M. Tshisekedi - l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) - a réaffirmé mercredi "la victoire" de son leader, "en dépit de toutes les manoeuvres orchestrées par le pouvoir déchu", a déclaré à la presse Jacquemin Shabani, secrétaire général du parti.
Selon les résultats provisoires annoncés le 9 décembre par la Commission électorale (Céni), Kabila a été réélu pour cinq ans avec 48,95% contre 32,33% à M. Tshisekedi, qui a aussitôt rejeté "en bloc" ce résultat et s'est autoproclamé "président élu" de la RDC.
Depuis, des rapports d'observateurs nationaux et internationaux, notamment de l'Union européenne et du Centre Carter ont déploré le "manque de transparence" ou de "crédibilité" du processus électoral.
Citant ces rapports, M. Shabani a "condamné le comportement coupable des représentants de l'opposition au bureau de la Céni qui n'ont pas fait preuve de leur sens du devoir et de responsabilité pour sauvegarder la volonté du peuple clairement exprimée dans les urnes".
"Par conséquent, se basant sur l'article 26 de la même Constitution, qui garantit la liberté de manifester, l'UDPS demande au peuple de protéger sa victoire à travers des manifestations pacifiques et démocratiques", a-t-il indiqué, sans donner aucune indication de lieu ni de date pour ces manifestations.
Marche dispersée par la Garde républicaine
En province, mardi et mercredi, la police ou l'armée ont dispersé des "marches pacifiques" de l'opposition qui ont rassemblé quelques centaines de personnes à Goma, Bukavu (est) et Lubumbashi (sud-est).
Plusieurs personnes ont été blessées mercredi par des soldats de la Garde républicaine à Lubumbashi, dans le sud-est de la RD Congo, lors de la dispersion d'une marche "pacifique" de cadres locaux de l'UDPS, a constaté l'AFP.
Encadrés par la police, une trentaine de responsables locaux du parti ont marché vers le palais de justice pour dénoncer la fermeture depuis plusieurs jours de leur siège après des violences avec des partisans du président Kabila.
La police a été débordée quand 200 à 300 habitants se sont mis à suivre et soutenir le groupe, provoquant l'intervention musclée -sans tirs- de la Garde républicaine pour disperser les responsable de l'UDPS, dont plusieurs ont été blessés.
A Kinshasa, M. Shabani a demandé "aux forces de l'ordre" et à la Mission de l'ONU (Monusco) "de veiller à la protection des manifestants".
Lundi, le président Kabila a reconnu des "erreurs" lors de la présidentielle mais a estimé qu'elles n'invalidaient pas les résultats.
L'opposition, dont l'UDPS, ont appelé lundi l'ONU, l'Union africaine et l'Union européenne à "trouver une solution".
Le président du Sénat et opposant Léon Kengo, 4e du scrutin (4,95%), et deux autres candidats, ont demandé mercredi l'annulation des élections et la mise en place d'un gouvernement de transition pour en organiser d'autres.
Un seul candidat, l'opposant Vital Kamerhe (3e, 7,54%) a déposé un recours en annulation des résultats de la présidentielle à tour unique, devant la Cour suprême de justice (CSJ), dont l'indépendance a été remise en cause par les observateurs de l'UE.
Des violences avaient éclaté à Kinshasa après l'annonce de la Céni, faisant au moins cinq morts, selon les autorités.
Kinshasa a été placée sous haute surveillance policière et militaire jusqu'au début de cette semaine.Les rassemblements d'opposants y ont été systématiquement dispersés.
Dimanche, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé avait jugé la situation "explosive" en RDC.
Kabila avait de son côté assuré que "la situation dans le pays est calme, a été calme, et continuera à rester calme".
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