Les immigrés congolais illégaux sont fréquemment victimes de violences sexuelles et de mauvais traitements commis par les forces de sécurité angolaises à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), dénonce Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié lundi.
Des femmes et des jeunes filles ont été victimes d'abus sexuels, dont des viols collectifs, alors que les passages à tabac, les arrestations arbitraires et les traitements inhumains sont une pratique courante durant les expulsions d'immigrés clandestins, souligne l'organisation.
Pour faire son rapport, l'ONG indique avoir interrogé plus de 100 victimes expulsées de l'enclave de Cabinda et de la région de Luanda Norte, dans le nord de l'Angola, vers la RDC, entre 2009 et 2011.
"L'Angola a le droit d'expulser les immigrés illégaux mais cela ne l'autorise pas à bafouer les droits de l'homme", a affirmé Leslie Lefkow, directrice adjointe de la division Afrique de HRW, dénonçant des faits condamnés par la loi angolaise et par la législation internationale.
L'organisation appelle les autorités angolaises à faire cesser ces abus et à contrôler ses forces de sécurité en enquêtant sur ces violences et en poursuivant les coupables.
Sollicité par l'AFP, le secrétariat d'Etat angolais aux droits de l'homme n'a pas été en mesure de répondre immédiatement.
La publication de ce rapport intervient après la présentation par l'Organisation des Nations Unies (ONU), le 23 février dernier, d'un rapport dénonçant ces mêmes abus.
En réponse à ce document, présenté par Margot Wallström, la représentante spéciale de Ban Ki-moon chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, le gouvernement angolais avait assuré travailler à résoudre le problème.
Depuis plusieurs années, la présence d'immigrés congolais clandestins dans le nord de l'Angola, région riche en diamants, est source de conflit entre les deux Etats.Luanda expulse chaque année des milliers de ressortissants congolais travaillant illégalement dans les mines.
En 2011, 100.000 immigrés ont été ont été expulsés selon l'ONU.Pour 2012, HRW, citant des chiffres données par la RDC, fait état de près de 5.000 expulsions rien que depuis le Cabinda et la ville de Soyo, dans le nord de l'Angola, et durant les deux premières semaines de mars.
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