Goma (RD Congo) (AFP) Douze personnes au moins ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans une attaque attribuée à des rebelles ougandais dans l'est de la République démocratique du Congo, selon un témoin et une ONG locale."J'ai vu quatre civils tués par balles [...] et sept malades et une infirmière découpés à la machette à l'hôpital", a déclaré à l'AFP un notable d'Eringeti, dans le nord de la province du Nord-Kivu, où a eu lieu l'attaque. De son côté, le Centre d'études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l'Homme(Cepadho), une ONG locale, avance un bilan de 30 morts: 14 rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), sept civils, huit militaires congolais et un Casque bleu.Selon cette ONG, une dizaine de personnes ont été blessées pendant les affrontements et 43 maisons ont été incendiées par les miliciens.Le bilan des pertes militaires avancé par le Cepadho n'a pas pu être confirmé par l'armée ni par la Mission de l'ONU au Congo (Monusco)."Les ADF ont attaqué nos positions à Eringeti et nous les avons repoussées toute la nuit", a déclaré le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l'armée congolaise dans la région, refusant à ce stade de donner le bilan des combats.Eringeti, à la frontière du Nord-Kivu et de la Province-Orientale, se trouve dans la zone d'action des ADF, rebelles musulmans accusés d'être les auteurs d'une série de massacres ayant coûté la vie à plus de 450 civils depuis le mois d'octobre 2014.La grande majorité des civils tués lors de ces attaques l'ont été principalement à l'arme blanche dans la ville de Beni et ses environs. Une opération conjointe de l'armée congolaise et de la Monusco lancée en décembre 2014 avait contribué à ramener le calme mais les tueries n'ont pas cessé totalement et se sont étendues à des zones limitrophes de la Province-Orientale voisine.- attaques à l'arme automatique -Samedi, quelques cinq cents personnes s'étaient rassemblées dans la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, pour dénoncer ces tueries, avant d'être dispersées par les forces de l'ordre.La succession de ces attaques attribuées aux ADF a provoqué en mai un mouvement de contestation populaire dans la région de Beni, importante place commerciale, contre les autorités congolaises, accusées, jusqu'au sommet de l'�?tat, de faillir à leur devoir de protéger la population contre les ADF notamment.Début juin, le président congolais Joseph Kabila a remplacé le commandant de l'opération militaire contre les groupes armés de la région, conformément à une promesse qu'il avait faite sept mois plus tôt.Le rythme des attaques de rebelles ADF présumés semblait depuis avoir diminué, sans que le problème ne soit éradiqué.Depuis septembre, les attaques attribuées à ces miliciens sont plutôt menées à l'arme automatique le long de la route nationale 4, entre Beni et la frontière avec l'Ituri, plus au nord, et sont dirigées vers des postes militaires, quand elles ne visent pas des véhicules ou des passants.Opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont présents dans l'Est congolais depuis 1995, où ils sont accusés de violations graves et répétées des droits de l'Homme, et de se livrer à un juteux trafic de bois.Arrêté en avril en Tanzanie, le chef des ADF, Jamil Mukulu, a été extradé en Ouganda en juillet.Le Nord-Kivu, comme l'ensemble de l'Est congolais, est déchiré depuis plus de vingt ans par des conflits armés alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des riches ressources minières de la région et des rivalités entre puissances régionales.
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