Soudan: la police tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants (témoins)

Infos. La police soudanaise a tiré jeudi des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui s'étaient réunis, malgré l'état d'urgence, à Khartoum et dans d'autres villes du pays pour réclamer le départ du président Omar el-Béchir, ont rapporté des témoins.

Soudan: la police tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants (témoins)
En plein marasme économique, le Soudan est le théâtre depuis le 19 décembre de manifestations déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Celles-ci se sont rapidement transformées en un mouvement réclamant la démission de M. Béchir, au pouvoir depuis 1989.Jeudi, les manifestants ont défilé dans les quartiers de Burri et Bahari, à Khartoum, ainsi qu'à Omdourman, ville voisine de la capitale, ont indiqué des témoins.La police antiémeute est rapidement intervenue en tirant des gaz lacrymogènes, selon eux.Des rassemblements ont eu également lieu dans la ville de Madani, au sud-est de Khartoum, et dans l'Etat du Kordofan-Nord, dans le centre du pays, ont indiqué à l'AFP par téléphone des témoins."Les manifestants ont scandé des slogans anti-gouvernement sur le principal marché de Madani, mais ils ont essuyé des tirs de gaz lacrymogène", a indiqué un habitant de cette ville, sous couvert de l'anonymat.Pour tenter d'éteindre ce mouvement de contestation, le président Béchir, 75 ans, a décrété le 22 février l'état d'urgence dans le pays.Il a en outre annoncé que toute violation de cette mesure, y compris la participation à des manifestations non autorisées, serait punissable d'une peine allant jusqu'à 10 ans d'emprisonnement. Le 21 mars, il a réduit cette peine à six mois maximum.Depuis l'annonce de l'état d'urgence, les manifestations sont devenues moins nombreuses, se tenant principalement les jeudis.La répression des manifestations est menée par le puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) qui a arrêté depuis décembre des centaines de manifestants, leaders de l'opposition, militants et journalistes, d'après des ONG.Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le 19 décembre. L'ONG Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre d'au moins 51 morts.Le Soudan, amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, est confronté à une inflation de près de 70% par an et fait face à un grave déficit en devises étrangères.

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