"Deux véhicules de la DSS (services de renseignements nigérians) ont envahi l'association des journaliste de l'Etat de Bayelsa vers 13h30 samedi (12h30 GMT), à Yenagoa (capitale de l'Etat) où Jones Abiri était en réunion avec six autres collègues", a expliqué à l'AFP Eric Eweke, secrétaire général de l'association."Ils ont dit que s'il essayait de s'enfuir, ils le tueraient sur le champ", a-t-il ajouté.Un autre témoin de la scène, s'exprimant sous condition d'anonymat, a expliqué que "des hommes armés ont sauté du véhicule 'en mode Gestapo' en hurlant qu'il était en état d'arrestation"."Alors qu'il tentait de demander les motifs de son arrestation, ils l'ont poussé à l'intérieur du véhicule", a confié cette source à l'AFP.Le porte-parole de la DSS, Peter Afunanya, n'a pas souhaité s'exprimer sur l'incident, assurant dans la presse locale qu'il n'était "pas au courant".Des ONG de protection de journalistes et des droits de l'Homme ont aussitôt demandé au gouvernement nigérian des "explications sur cette arrestation"."Etant donné que Jones Abiri a déjà été détenu par des agents des services secrets sans aucun accès à ses avocats ou à ses proches pendant deux ans, nous sommes extrêmement inquiets de cette nouvelle arrestation et de ne pas savoir où il se trouve", a déclaré Angela Quintal, responsable des programmes pour l'Afrique au Centre de Protection des Journalistes (CPJ), dans un communiqué.Les délégués d'Amnesty International au Nigeria se sont également dit "inquiets de l'arrestation du journaliste basé à Yenagoa par des hommes armés suspectés d'être des agents de la DSS", rappelant via le compte Twitter de l'organisation que "ces techniques d'humiliation sont inacceptables".Jones Abiri, éditeur du journal local Weekly Source, avait été arrêté par la DSS en 2016 puis détenu pendant deux ans sans procès pour ses liens présumés avec des rebelles du delta du Niger, dans le sud-est du pays et ses menaces à l'encontre des compagnies pétrolières.Après une vaste campagne médiatique en sa faveur, il a finalement été présenté devant un juge en août 2018, et libéré dans la foulée, sans que les accusations contre lui ne soient suspendues.Le Nigeria est classé à la 119e place en terme de liberté de la presse par Reporters sans frontières, qui dénonce régulièrement un climat de peur du aux "menaces et violences régulières" au sein des médias.
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