Cette vidéo, datée du 1er avril et filmée dans l'Etat du Borno (nord-est du Nigeria) selon les combattants de l'ISWAP, a été publiée en ligne par l'agence de propagande du groupe jihadiste Amaq. On peut y voir deux hommes en uniforme de l'armée nigériane et trois hommes en combinaisons orange, les mêmes que celles utilisées par le groupe Etat Islamique en Syrie et en Irak. Tous les cinq ont été tués par des balles tirées à bout portant. Selon des sources contactées par l'AFP, trois des cinq victimes sont des membres des milices civiles qui combattent contre Boko Haram aux côtés de l'armée. "Ils étaient en poste à Baga en décembre", a affirmé l'une des sources sécuritaires. L'ISWAP a mené une lourde offensive dans la région de Baga (lac Tchad), dans le nord du Borno, en décembre dernier et a réussi à contrôler cette ville carrefour pendant plusieurs jours avant une incursion de l'armée nigériane. L'un des miliciens exécutés sur la vidéo "avait été enlevé par les combattants en tenue civile, mais on lui a donné un uniforme militaire pour qu'il ressemble à un soldat", note cette même source. Cette vidéo survient alors que l'armée nigériane et la Force Régionale Conjointe ont intensifié leurs offensives contre le groupe jihadiste notamment autour des villes voisines de Monguno et Marte. C'est le premier grave incident depuis le changement de chef à la tête de l'ISWAP. Début mars, un enregistrement audio en haoussa circulait sur les réseaux sociaux annonçant qu'un "nouveau gouverneur", Abu Abdullah Ibn Umar Albarnawi, avait été choisi pour remplacer Abou Musab Al Barnaoui, fils du fondateur de Boko Haram adoubé en 2016 par l'EI.Selon de sources proches du groupe, Al Barnaoui et son bras droit Mamman Nur avaient une approche trop modérée et étaient engagés dans des pourparlers avec le gouvernement nigérian. Toutefois, ISWAP a mené des actions de grande envergure sous la direction d'Al Barnaoui, notamment le kidnapping de plus de 100 écolières à Dapchi (nord-est), rappelant l'enlèvement de masse des filles de Chibok (nord-est) en 2014, et des centaines de soldats ont été tués dans des attaques sur des bases militaires depuis le mois de juillet dernier. Le conflit a fait plus de 27.000 morts depuis 2009 et 1,8 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.