"La crise dans les régions anglophones du Cameroun est la crise humanitaire et de déplacement (de personnes) la plus négligée au monde", écrit dans un communiqué l'ONG, présente dans le pays depuis 2017."Nous devons en finir avec cette paralysie de la communauté internationale. Chaque jour que dure ce conflit, la rancoeur se renforce et la région se rapproche dangereusement d'une guerre sans merci", a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du NRC, cité dans le rapport. Il s'exprimait après s'être rendu au Cameroun effectuée fin avril."Tandis que la crise dans les régions anglophones du Cameroun se poursuit, la communauté internationale demeure passive", a-t-il ajouté.Les séparatistes anglophones du Cameroun - pays majoritairement francophone - militent pour la création d'un Etat indépendant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes ont pris les armes contre Yaoundé. Depuis, ces régions sont le théâtre d'un conflit armé qui n'a cessé de prendre de l'ampleur.Cette crise a déjà poussé plus de 530.000 personnes à quitter leur foyer, selon des chiffres de l'ONU. En vingt mois, le conflit a fait 1.850 morts, selon le centre d'analyses géopolitiques International Crisis Group (ICG).Longtemps inexistantes, les pressions internationales se sont intensifiées ces derniers mois.Début février, Washington a mis un terme à plusieurs programmes d'aide militaire et sécuritaire. De son côté, le Parlement européen a adopté mi-avril une résolution invitant les autorités camerounaises à "mettre un terme" de façon urgente "aux violences".Une première réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation humanitaire au Cameroun s'est tenue mi-mai à New-York, alors que grandes puissances avaient privilégié jusqu'alors les pressions bilatérales sur le président Paul Biya pour tenter d'inverser le cours des choses.Quelques jours avant cette réunion, le Premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute, s'était rendu dans les régions anglophones, déclarant que Yaoundé était prêt à dialoguer de tout "hormis la séparation et la sécession".Le classement annuel du NRC se base sur trois critères: le manque de financement pour répondre aux besoins humanitaires, le manque de couverture médiatique et la négligence politique.Dans ce classement, le Cameroun est suivi par la République démocratique du Congo et la Centrafrique.
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