Burkina Faso : Emmanuel Macron condamne le coup d'état

Emmanuel Macron a condamné le coup d'Etat au Burkina Faso, où des militaires ont annoncé avoir chassé du pouvoir le chef de l'Etat Roch Marc Christian Kaboré dont l'ONU demande "la libération immédiate".

Macron

25 janvier 2022 à 12h27 par La rédaction Africa Radio

"J'ai eu de premiers échanges avec les dirigeants de la région, j'en aurai dans les prochains jours", a déclaré M. Macron en marge d'un déplacement dans le Limousin. "Très clairement, comme toujours, nous sommes au côté de l'organisation régionale qu'est la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ndlr) pour condamner ce coup d'Etat militaire".

Des militaires en uniforme ont annoncé lundi à la télévision publique burkinabè avoir pris le pouvoir dans le pays et chassé le président Kaboré, plongeant dans une nouvelle crise ce pays sahélien miné par d'incessantes attaques jihadistes. Emmanuel Macron, répondant aux journalistes dans la petite ville de Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), a souligné que le président Kaboré "avait été élu démocratiquement par son peuple à deux reprises".

Sur le compte Twitter de l'ancien président, la télévision publique RTB a publié une lettre manuscrite signée de sa main dans laquelle il indique "déposer sa démission", "dans l'intérêt supérieur de la nation, suite aux évènements qui s'y déroulent" depuis dimanche. "On m'a dit qu'il n'était pas menacé dans son intégrité physique", a indiqué M. Macron, précisant un peu plus tard : "Il m'a été confirmé hier soir qu'il était en bonne santé et qu'il n'était pas menacé", et demandant à ce que cette information lui soit "confirmée officiellement dans les prochaines heures."

Le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a réclamé mardi la "libération immédiate" du président burkinabé "ainsi que d'autres hauts responsables qui ont été arrêtés". Le président français a déploré un putsch qui "s'inscrit dans une succession de plusieurs coups d'Etat militaires qui sont extrêmement préoccupants, dans un moment où la région (sahélienne) doit avoir une priorité qui est la lutte contre le terrorisme islamiste".

"Il n'y a rien qui conduit aujourd'hui à penser (...) qu'il y ait aujourd'hui des troubles supplémentaires ni des menaces pour nos ressortissants", a par ailleurs estimé le président français, ajoutant que si la situation devait évoluer, la France prendrait "toutes les mesures nécessaires".

"Toute remise en cause de l'ordre constitutionnel est un acte grave" a de son côté déclaré le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.