Lac Tchad: plus de 800 jihadistes tués en deux mois selon la Force multinationale
Plus de 800 jihadistes ont été tués en deux mois sur des îles du Lac Tchad, aux confins du Nigeria, du Niger, du Cameroun et du Tchad, dans des opérations de la Force conjointe (FMM) de ces pays, a assuré mardi cette force.
7 juin 2022 à 20h21 par AFP
Du 28 mars au 4 juin, la FMM a conduit une opération conjointe dénommée "Lac Sanity" (Intégrité du Lac) dans les îles du Lac Tchad et des localités voisines en vue de "neutraliser" des "terroristes de Boko Haram et de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap)", explique un rapport de la FMM reçu mardi par l'AFP. Selon la FMM, l'opération a été "un succès retentissant (avec) sur l'ensemble de l'opération (avec) 805 terroristes neutralisés (tués), la destruction ou la capture de 44 véhicules, 22 motos et une multitude d'armes lourdes et légères". Près de 3.000 soldats ont été engagés dans ces actions aériennes, terrestres et navales, lancées dans un premier temps par le Cameroun, le Niger et le Nigeria qui ont été rejoints par le Tchad "45 jours" après son déclenchement, précise le document. Une "importante" quantité de munitions a été également saisie et "des lieux de fabrication" d'engins explosifs improvisés (EEI) ont été "détruits". La FMM déplore une vingtaine de blessés par des EEI dans les rangs de l'armée nigérienne, dont un dans un état grave. Le bassin du lac Tchad, qui étire ses rives entre le Nigeria, le Niger, le Cameroun et le Tchad est une vaste étendue d'eau et de marécages où les groupes jihadistes Boko Haram et son rival Iswap ont installé des repaires dans les innombrables îlots dont il est parsemé. Pour les combattre, en 2015, les armées de ces quatre pays ainsi que celle du Bénin, ont réactivé une Force multinationale mixte (FMM), créée en 1994. L'insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria avant de se propager dans les pays voisins. Depuis, plus de 36.000 personnes - principalement au Nigeria - ont été tuées, et 3 millions ont dû fuir leur domicile, selon l'ONU.