Migrants illégaux en Tunisie: la Guinée rapatrie 50 ressortissants
Une cinquantaine de Guinéens désireux de rentrer chez eux après les mesures décidées par la Tunisie à l'encontre des migrants illégaux, sont en vol pour Conakry, a indiqué mercredi à l'AFP un haut responsable du ministère des Affaires étrangères.
1er mars 2023 à 16h21 par AFP
L'information a été corroborée par un haut responsable de l'aéroport de Conakry. Il s'agit du premier vol de rapatriement depuis le discours il y a une semaine du président tunisien Kais Saïed, qui a annoncé des "mesures urgentes" contre l'immigration clandestine de ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne. Il avait affirmé que leur présence en Tunisie était source de "violence, de crimes et d'actes inacceptables". Dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi, la présidence guinéenne avait précisé que le chef de la diplomatie, Morissanda Kouyaté, avait été dépêché en Tunisie dans un avion affrété par la junte au pouvoir "pour aller urgemment au secours des Guinéens". Mercredi, la Côte d'Ivoire a également annoncé avoir "enclenché les opérations de retour" de quelque 500 ressortissants. "Le plus urgent c'est de sauver des vies, éviter qu'il y ait des blessés", a déclaré le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, à l'issue du conseil des ministres, estimant que ces retours pourront avoir lieu dans un délai de 24 à 72h. "Notre compagnie nationale, Air Côte d'Ivoire, a été mise en mission pour pouvoir opérer ces retours", a-t-il poursuivi. Un grand nombre des 21.000 migrants originaires de pays d'Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu du jour au lendemain leur travail (généralement informel) et leur logement. D'autres ont été arrêtés pour des contrôles policiers et certains ont témoigné avoir été physiquement agressés. Cette situation a provoqué l'afflux de dizaines de migrants vers leurs ambassades, en particulier la Côte d'Ivoire et le Mali afin de repartir dans leurs pays. Plusieurs Etats d'Afrique subsaharienne ont annoncé des rapatriement pour les volontaires. Mais l'organisation de ces vols retours est retardée par les "pénalités que doivent payer les personnes ayant dépassé les délais de séjour" qui dépassent souvent les 1.000 euros, a indiqué un diplomate ivoirien.