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M. Embalo compte se faire introniser dans un &eacute;tablissement plac&eacute; sous bonne garde militaire, alors que la Cour supr&ecirc;me est toujours saisie d'un recours de son adversaire au second tour de la pr&eacute;sidentielle du 29 d&eacute;cembre.
Le Premier ministre en exercice, Aristides Gomes, reconnu par la communaut&eacute; internationale, a d&eacute;nonc&eacute; une tentative de "coup d'Etat" de la part de M. Embalo, dans un pays qui en est coutumier.
M. Embalo, ancien g&eacute;n&eacute;ral, ex-Premier ministre et candidat de l'opposition au parti historique PAIGC, a &eacute;t&eacute; donn&eacute; vainqueur par la commission nationale &eacute;lectorale avec 53,55% des voix.
La commission cr&eacute;dite de 46,45% des votes son adversaire Domingos Simoes Pereira, pr&eacute;sident du Parti africain pour l'ind&eacute;pendance de la Guin&eacute;e et du Cap Vert (PAIGC), la formation qui domine la politique de cette ancienne colonie portugaise depuis son ind&eacute;pendance en 1974.
M. Pereira et le PAIGC d&eacute;noncent des fraudes, r&eacute;clament qu'on recompte les bulletins et s'en remettent &agrave; la Cour supr&ecirc;me d'une d&eacute;cision finale.La Guin&eacute;e-Bissau se retrouve ainsi en proie depuis deux mois &agrave; un imbroglio post-&eacute;lectoral dont n'a pas besoin ce petit pays pauvre d'environ 1,8 million d'habitants confront&eacute; &agrave; une multitude de d&eacute;fis.
M. Embalo, 47 ans, qui a fait campagne sur le th&egrave;me de la rupture avec le PAIGC, dit que la d&eacute;cision n'appartient pas &agrave; la Cour supr&ecirc;me et fait valoir que la commission &eacute;lectorale, somm&eacute;e par la Cour supr&ecirc;me de v&eacute;rifier les r&eacute;sultats, les a confirm&eacute;s &agrave; plusieurs reprises.

- L'inconnue internationale -

Il a choisi de passer outre l'arr&ecirc;t attendu de la Cour supr&ecirc;me, mais aussi l'approbation du pr&eacute;sident en exercice du Parlement.Le d&eacute;ploiement d'un dispositif militaire important dans et autour de l'h&ocirc;tel o&ugrave; a lieu la c&eacute;r&eacute;monie indique que l'arm&eacute;e, acteur de bien des crises bissau-guin&eacute;ennes, a choisi de laisser faire.
On ignore la r&eacute;action de la communaut&eacute; internationale.La Communaut&eacute; &eacute;conomique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (C&eacute;deao), partenaire et m&eacute;diatrice historique dans le pays, a f&eacute;licit&eacute; M. Embalo en janvier.Sollicit&eacute;e &agrave; plusieurs reprises pour savoir si M. Embalo serait &agrave; pr&eacute;sent consid&eacute;r&eacute; officiellement comme le pr&eacute;sident, elle n'a pas r&eacute;pondu.
Egalement interrog&eacute; par l'AFP, le d&eacute;partement d'Etat am&eacute;ricain a renvoy&eacute; mercredi aux f&eacute;licitations adress&eacute;es en janvier &agrave; M. Embalo par les Etats-Unis.
Cet imbroglio est le dernier &eacute;pisode en date d'une histoire contemporaine chaotique.Depuis l'ind&eacute;pendance, la Guin&eacute;e-Bissau a connu quatre coups d'Etat et seize tentatives plus ou moins avanc&eacute;es, plus qu'aucun pays dans le monde en dehors de la Somalie, selon un centre de recherche.
Le dernier putsch remonte &agrave; 2012.Depuis la pr&eacute;sidentielle de 2014, le pays s'est engag&eacute; sur la voie d'un retour &agrave; l'ordre constitutionnel, ce qui ne l'a pas pr&eacute;serv&eacute; de turbulences &agrave; r&eacute;p&eacute;tition, mais sans violence, entre le camp du chef de l'Etat sortant Jos&eacute; Mario Vaz et celui du chef du PAIGC.
La stabilit&eacute; est pourtant un enjeu majeur.Le pays est l'un des plus d&eacute;munis du monde.L'instabilit&eacute; et la pauvret&eacute; y ont favoris&eacute; l'implantation de narcotrafiquants, qui utilisent le territoire pour faire transiter la coca&iuml;ne d'Am&eacute;rique latine vers l'Europe, avec la complicit&eacute; suspect&eacute;e de cadres de l'arm&eacute;e.
La Guin&eacute;e-Bissau &eacute;tait class&eacute;e 172e sur 180 pays en 2018 par Transparency International, ONG sp&eacute;cialis&eacute;e dans la lutte contre la corruption.
Face &agrave; ses maux, le pays a un pressant besoin de r&eacute;formes auxquelles la paralysie des derni&egrave;res ann&eacute;es ne s'est pas pr&ecirc;t&eacute;e.

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