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Ebola en RDC: l'ex-ministre de la Santé inculpé sur fond de rivalité avec Tshisekedi

L'ex-ministre de la Santé de la République démocratique du Congo, Oly Ilunga, a été inculpé mardi pour "détournement" présumé de fonds alloués à la lutte anti-Ebola, sur fond de deuxième épidémie la plus grave de l'histoire et de rivalités avec le président Félix Tshisekedi.

Le docteur Oly Ilunga, 59 ans, a &eacute;t&eacute; plac&eacute; en "r&eacute;sidence surveill&eacute;e" &agrave; Kinshasa apr&egrave;s une journ&eacute;e d'audition au parquet, a pr&eacute;cis&eacute; &agrave; l'AFP son avocat Guy Kabeya, ajoutant: "L'instruction du fond du dossier continue".
M. Ilunga, m&eacute;decin en Belgique avant d'&ecirc;tre ministre, avait &eacute;t&eacute; interpell&eacute; samedi par la police, accus&eacute; de vouloir gagner l'&eacute;tranger.Il &eacute;tait sous le coup d'une interdiction de quitter le territoire national.
Il nie cette tentative via le Congo-Brazzaville, de m&ecirc;me qu'il nie toutes les charges que le parquet de la cour de Cassation lui a verbalement notifi&eacute;es ce mardi apr&egrave;s une journ&eacute;e d'audition.
M. Ilunga a promis "de se d&eacute;fendre avec la plus grande &eacute;nergie pour son honneur", selon ses avocats.
Ses ennuis judiciaires interviennent moins de deux mois apr&egrave;s sa d&eacute;mission fracassante du gouvernement congolais, le 22 juillet, en exprimant son d&eacute;saccord profond avec le pr&eacute;sident Tshisekedi.
Trois jours auparavant, le chef de l'Etat avait d&eacute;cider de placer la "riposte" anti-Ebola sous son contr&ocirc;le direct, &eacute;cartant de facto le ministre de la Sant&eacute; nomm&eacute; en d&eacute;cembre 2016.
Dans sa lettre de d&eacute;mission, le docteur Ilunga avait d&eacute;nonc&eacute; un risque de "cacophonie" et de "confusions" &agrave; la suite de la d&eacute;cision du chef de l'Etat.
L'actuelle &eacute;pid&eacute;mie d'Ebola, la dixi&egrave;me sur le sol congolais, a tu&eacute; &agrave; ce jour pr&egrave;s de 2.100 personnes dans l'est de la RDC.&nbsp;
Il s'agit de la deuxi&egrave;me la plus grave de l'histoire apr&egrave;s celle en Afrique de l'Ouest en 2014 (11.000 morts).
L'&eacute;pid&eacute;mie qui touche surtout Beni-Butembo (Nord-Kivu) a &eacute;t&eacute; &eacute;lev&eacute;e au rang "d'urgence de sant&eacute; publique de port&eacute;e internationale" par l'Organisation mondiale de la Sant&eacute; (OMS) en raison des risques de propagation aux pays voisins (Ouganda, Rwanda).
Dans sa lettre de d&eacute;mission, le ministre s'&eacute;tait aussi oppos&eacute; &agrave; l'introduction d'un deuxi&egrave;me vaccin anti-Ebola.A ce jour, plus de 200.000 personnes ont re&ccedil;u une dose du rVSV-ZEBOV fabriqu&eacute; par le groupe pharmaceutique Merck.
Un contentieux plus ancien existe entre MM.Tshisekedi et Ilunga, tous deux issus du parti historique d'opposition Union pour la d&eacute;mocratie et le progr&egrave;s social (UDPS).
Ag&eacute; de 59 ans, m&eacute;decin de profession, le docteur Oly Ilunga &eacute;tait le directeur m&eacute;dical des cliniques de l'Europe &agrave; Bruxelles jusqu'&agrave; son entr&eacute;e au gouvernement fin d&eacute;cembre 2016.&nbsp;
En 2014, il avait coordonn&eacute; l'&eacute;vacuation sanitaire en Belgique du p&egrave;re de l'actuel pr&eacute;sident, l'opposant et fondateur de l'UDPS Etienne Tshisekedi, qui a &eacute;t&eacute; soign&eacute; aux cliniques de l'Europe.
En d&eacute;cembre 2016, Oly Ilunga avait accept&eacute; de rejoindre le gouvernement de l'ex-pr&eacute;sident Joseph Kabila, &agrave; l'&eacute;poque accus&eacute; de se maintenir au pouvoir co&ucirc;te que co&ucirc;te par Etienne Tshisekedi, son fils et l'UDPS.
Etienne Tshisekedi est d&eacute;c&eacute;d&eacute; quelques semaines plus tard, le 1er f&eacute;vrier 2017.
"Le dossier du Docteur Ilunga (l&rsquo;ex-ministre de la Sant&eacute;) se trouve entre les mains de la justice.L&rsquo;Etat de droit est en train de se mettre en place et je ne veux pas me m&ecirc;ler de ce qui n&rsquo;est pas de mon ressort", a d&eacute;clar&eacute; le pr&eacute;sident Tshisekedi dans un entretien au journal belge Le Soir &agrave; la veille de sa visite officielle &agrave; Bruxelles ce mardi.
Sur le fond, l'ex-ministre est accus&eacute; d'avoir d&eacute;tourn&eacute; 4,3 millions de dollars mis &agrave; sa disposition pour lutter contre l'&eacute;pid&eacute;mie d'Ebola.&nbsp;
Son entourage affirme qu'il n'a re&ccedil;u du Tr&eacute;sor public que 2,4 millions de dollars en 11 mois pour lutter contre Ebola.
"Les pi&egrave;ces comptables dans le dossier attestent que cette somme a exclusivement &eacute;t&eacute; utilis&eacute;e aux fins de la lutte contre la maladie &agrave; virus Ebola", ont assur&eacute; ses avocats.

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