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Ismaël Omar Guelleh, président stratège et incontesté de Djibouti

Ismaël Omar Guelleh a reçu en héritage la présidence de Djibouti en 1999.Vingt-deux ans plus tard, "IOG" dirige toujours d'une main de fer ce petit pays dont il a su exploiter la position stratégique, aux confins de l'Afrique et de l'Arabie. 

&Acirc;g&eacute; de 73 ans, l'inamovible dirigeant, qui porte embonpoint et barbe poivre et sel, se pr&eacute;sente vendredi&nbsp;&agrave; une &eacute;lection pr&eacute;sidentielle boycott&eacute;e par l'opposition historique, pour un cinqui&egrave;me mandat qu'il est assur&eacute; de gagner.
Le pr&eacute;sident djiboutien est n&eacute; en 1947 &agrave; Dire-Dawa, en Ethiopie, o&ugrave; son p&egrave;re &eacute;tait cheminot.Il rentre au pays &agrave; l'&acirc;ge de 13 ans et arr&ecirc;te ses &eacute;tudes quelques ann&eacute;es plus tard.D&eacute;but&eacute;e dans la police, sa carri&egrave;re se construira &agrave; l'ombre d'Hassan Gouled Aptidon qui devient le premier pr&eacute;sident de Djibouti &agrave; l'ind&eacute;pendance en 1977.&nbsp;
M. Guelleh devient son chef de cabinet et le restera plus de 20 ans.Membre du clan issa, comme son mentor, il dirige &eacute;galement les services de s&eacute;curit&eacute; et de renseignement, poste hautement sensible dans un pays fragilis&eacute; par les dissensions entre Issa et Afar, l'autre grande ethnie du pays.
En 1999, le pr&eacute;sident Aptidon se retire et passe le flambeau &agrave; son dauphin qui est &eacute;lu sans encombres &agrave; la pr&eacute;sidence.Jusqu'&agrave; aujourd'hui, il recueille&nbsp;&agrave; chaque scrutin pus de 75% des votes exprim&eacute;s.

- "le Parrain" -

D&egrave;s sa premi&egrave;re d&eacute;cennie au pouvoir, ce partisan d'un islam mod&eacute;r&eacute;, parlant six langues (italien, fran&ccedil;ais, anglais, somali, arabe et amharique), mise sur la position strat&eacute;gique de Djibouti, un territoire aride et petit mais ancr&eacute; &agrave; la jonction du golfe d'Aden et de la mer Rouge, face &agrave; l'une des voies maritimes les plus emprunt&eacute;es au monde.&nbsp;
Il parie sur le d&eacute;veloppement des infrastructures, maritimes et logistiques et attire dans ce but des capitaux &eacute;trangers, dont ceux de Duba&iuml;.
Sous son r&egrave;gne, le pays accueille &eacute;galement des bases militaires &eacute;trang&egrave;res.Y sont aujourd'hui pr&eacute;sents les Etats-Unis, le Japon, la Chine et la France.
"C'est un homme politique &agrave; la pens&eacute;e strat&eacute;gique, qui comprend les points forts de Djibouti et utilise son potentiel", estime Benedikt Kamski, de l'institut allemand Arnold Bergstraesser.&nbsp;
"IOG est ouvert aux nouveaut&eacute;s, notamment s'agissant du num&eacute;rique, des "fintech" et des nouvelles technologies", poursuit ce chercheur bas&eacute; &agrave; Addis Abeba, d&eacute;crivant &eacute;galement le pr&eacute;sident comme "un homme ayant soif de pouvoir".&nbsp;
En 2010, au terme de son deuxi&egrave;me mandat, un Parlement acquis &agrave; sa cause vote une r&eacute;forme de la Constitution supprimant la limite de deux mandats.Guelleh se repr&eacute;sente, mais promet que ce sera sa derni&egrave;re course.&nbsp;
Deux mandats plus tard, le pr&eacute;sident - qui affectionne de larges vestes bleues boutonn&eacute;es, port&eacute;es sans chemise - continue d'exercer un pouvoir sans partage, s'appuyant &agrave; la fois sur son sous-clan, les Mamasan, et sur sa famille &eacute;largie.
Son &eacute;pouse, l'influente Kadra Mahamoud Ha&iuml;d, est un acteur-cl&eacute; du r&eacute;gime.Des parents, proches ou &eacute;loign&eacute;s, occupent de nombreux postes-cl&eacute;s de l'administration et du gouvernement.
"C'est le Parrain", r&eacute;sume Sonia le Gouriellec, docteure en sciences politiques et auteure du livre "Djibouti: la diplomatie de g&eacute;ant d'un petit Etat".
L'opposition historique, qui &eacute;tait parvenue &agrave; former une coalition pour les &eacute;lections l&eacute;gislatives de 2013, s'est avec le temps morcel&eacute;e, divis&eacute;e par des manoeuvres du r&eacute;gime.Ses leaders boycottent l'&eacute;lection.&nbsp;

- Pr&eacute;parer l'apr&egrave;s - &nbsp;

La Constitution, depuis sa r&eacute;vision, stipule &eacute;galement que les candidats &agrave; l'&eacute;lection pr&eacute;sidentielle sont &acirc;g&eacute;s de moins de 75 ans, un &acirc;ge que le pr&eacute;sident aura d&eacute;pass&eacute; lors du prochain scrutin, dans cinq ans.&nbsp;
Des analystes interrog&eacute;s par l'AFP estiment un nouveau changement de la constitution peu probable.
"C'est la derni&egrave;re fois qu'il se pr&eacute;sente (...) Je vois cette &eacute;lection comme un point de d&eacute;part de l'&egrave;re post-Guelleh", poursuit M. Kamski.&nbsp;
Plusieurs noms, au sein de son cercle proche, circulent et les rumeurs vont bon train &agrave; Djibouti pour savoir qui lui succ&eacute;dera.&nbsp;
Ainsi, "IOG" pourrait tirer parti de ce mandat pour choisir et d&eacute;signer son dauphin, laissant la place au troisi&egrave;me pr&eacute;sident de Djibouti, comme, il y a 20 ans, son mentor l'avait fait avec lui.&nbsp;

Ismaël Omar Guelleh, président stratège et incontesté de Djibouti

Ismaël Omar Guelleh a reçu en héritage la présidence de Djibouti en 1999.Vingt-deux ans plus tard, "IOG" dirige toujours d'une main de fer ce petit pays dont il a su exploiter la position stratégique, aux confins de l'Afrique et de l'Arabie.

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