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La pandémie mondiale de Covid-19 a mis une sourdine sur la scène musicale, mais le pionnier sud-africain de la house, le DJ et producteur Black Coffee, en a profité pour sortir un nouvel album avec une série impressionnante de collaborations. 

Avec des invit&eacute;s comme Pharrell Williams, David Guetta, Diplo ou encore Usher, son disque "Subconsciously" est sorti en f&eacute;vrier, quelques semaines avant son 45e anniversaire.&nbsp;
"Chaque artiste qui est l&agrave; met en lumi&egrave;re une certaine facette de mon &eacute;vantail musical", d&eacute;clare &agrave; l'AFP celui qui a forg&eacute; son identit&eacute; en mixant quasi exclusivement des sonorit&eacute;s sud-africaines.
L'ic&ocirc;ne de l'afro house cumule une vingtaine d'ann&eacute;es de carri&egrave;re derri&egrave;re les platines, le bras gauche implacablement rang&eacute; le long du corps apr&egrave;s un accident qui l'a paralys&eacute; d'une main &agrave; 13 ans, alors qu'il f&ecirc;tait la lib&eacute;ration de Nelson Mandela.&nbsp;
"Ca m'a pouss&eacute; &agrave; en vouloir plus, &agrave; comprendre que je devais travailler deux fois, cinq fois plus que n'importe qui", dit l'artiste aux allures de gar&ccedil;on sage, lunettes rectangulaires noires, toujours impeccable.
Gamin des townships devenu star mondiale de la house, Nkosinathi Maphumulo, de son vrai nom, navigue aussi entre cr&eacute;ation de sa propre plateforme de musique en streaming, philanthropie, cognac et flots de champagnes hors de prix.
Incarnation d'une jeunesse propuls&eacute;e dans l'apr&egrave;s-apartheid, assoiff&eacute;e de f&ecirc;te, de succ&egrave;s, de gros bijoux et d'alcools chers, il a attir&eacute; pour son concert d'anniversaire &agrave; Johannesburg un public s&eacute;lect, d&eacute;barqu&eacute; en voitures de sport et en costume deux pi&egrave;ces wax extravagants.
Enormes bou&eacute;es flamant rose, fauteuils moelleux autour de la piscine, cigares et &eacute;cran g&eacute;ant...Quelques centaines de privil&eacute;gi&eacute;s &eacute;taient de la partie dans un club branch&eacute; des quartiers nord, ont constat&eacute; des journalistes de l'AFP.

- "Ibiza, L.A., Paris" -&nbsp;

N&eacute; en 1976 dans le township d'Umlazi, dans le Kwazulu Natal (nord-est), Black Coffee a ensuite grandi avec sa grand-m&egrave;re &agrave; Mthatha, capitale du Transkei, un bantoustan r&eacute;serv&eacute; aux Noirs sous l'apartheid.&nbsp;
C'est l&agrave; qu'il a entendu ses premiers sons, sortis des sound systems des townships, dans un pays o&ugrave; la house est presque une religion et s'&eacute;coute forc&eacute;ment fort.&nbsp;
Inscrit &agrave; la chorale de son lyc&eacute;e, il &eacute;tudie le jazz &agrave; la fac et commence &agrave; prendre la musique au s&eacute;rieux.&nbsp;"J'ai su que je devais faire carri&egrave;re, &ccedil;a a &eacute;t&eacute; le moment d&eacute;cisif, tout ce que j'ai fait ensuite a commenc&eacute; l&agrave;", retrace-t-il.&nbsp;
Faute d'argent, il abandonne ses &eacute;tudes et forme en 1997 avec deux autres &eacute;tudiants en musique, un groupe d'afro-pop baptis&eacute; SHANA, acronyme de "Simply Hot and Naturally".&nbsp;Trois albums suivront avant une carri&egrave;re solo.&nbsp;
En 2005, il enregistre un remix du tube "Stimela" de l'embl&eacute;matique trompettiste de jazz sud-africain Hugh Masekela.Avec ce titre engag&eacute; qui &eacute;voque les travailleurs d'Afrique australe emmen&eacute;s en train &agrave; Johannesburg pour aller &agrave; la mine, il marque un coup.&nbsp;
La m&ecirc;me ann&eacute;e, il sort un album &eacute;ponyme sous son propre label "Soulistic", qui le met sur orbite.&nbsp;
Premier artiste sud-africain &agrave; remporter un BET Award en 2016, qui sacre une carri&egrave;re internationale, il est salu&eacute; par l'ancien pr&eacute;sident sud-africain Jacob Zuma comme une "exportation de premier choix".
Ensuite s'encha&icirc;nent les dates, d'Ibiza aux Etats-Unis en passant par le Rex &agrave; Paris.Et les disques, qui gardent toujours une touche sud-africaine.&nbsp;
Mais c'est dans son pays que germent les critiques.Plusieurs artistes locaux quittent le label de la star devenue internationale, reprochant au producteur de faire avancer sa carri&egrave;re en entravant les leurs ...&nbsp;
Pourtant, Black Coffee travaille son image.En 2011, il cr&eacute;e la Black Coffee Foundation, en faveur de ceux avec un handicap.&nbsp;La m&ecirc;me ann&eacute;e, il se marie avec l'actrice sud-africaine Enhle Mbali Mlotshwa, avec qui il a deux fils.
Leur s&eacute;paration en 2019 et leurs batailles devant les tribunaux font les unes des tablo&iuml;ds, aliment&eacute;s par des accusations d'abus.&nbsp;
"Il vient d'un milieu modeste mais regardez o&ugrave; il en est.Il nous montre que tout est possible", s'&eacute;bahit aupr&egrave;s de l'AFP un fan, Mandisa Mhlungu, venu du Kwazulu Natal pour les 45 ans de l'idole d'une g&eacute;n&eacute;ration.

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