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Manifestant tué, policier tué en retour par des civils: des habitants de Beni ont de nouveau dénoncé les massacres de civils lundi dans l'est de la République démocratique du Congo.

Sous le feu des critiques, accus&eacute;e par les manifestants d'inaction face &agrave; ces massacres, la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a affirm&eacute; photos &agrave; l'appui qu'elle avait repris des "actions conjointes" avec l'arm&eacute;e congolaise contre les groupes arm&eacute;s dans la r&eacute;gion.
Des habitants de Beni et de sa r&eacute;gion d&eacute;noncent depuis le 23 novembre les massacres de plus de 100 civils en un mois.Ces massacres sont attribu&eacute;s au groupe arm&eacute; d'origine ougandaise Forces d&eacute;mocratiques alli&eacute;es (ADF), accus&eacute;s d'avoir tu&eacute; un millier de personnes depuis 2014.
Lundi, au moins un jeune homme a &eacute;t&eacute; tu&eacute; par balles.Il a &eacute;t&eacute; conduit &agrave; la morgue par des manifestants pieds nus, a constat&eacute; un journaliste de l'AFP sur place.
- A bout portant -

Le jeune homme a &eacute;t&eacute; tu&eacute; "&agrave; bout portant par un policier", a affirm&eacute; un des organisateurs de la journ&eacute;e de gr&egrave;ve g&eacute;n&eacute;rale &agrave; Beni, Germain Ndaliko.
"Un policier semble-t-il a donn&eacute; la mort &agrave; un manifestant, et les manifestants ont tu&eacute; le policier", a d&eacute;clar&eacute; l'auditeur (procureur) militaire Kumbu Ngoma &agrave; un correspondant de l'AFP.
Dans un communiqu&eacute;, la Police nationale congolaise (PNC) a affirm&eacute; qu'un policier avait &eacute;t&eacute; "lynch&eacute;" par les manifestants qui ont "incin&eacute;r&eacute;" son corps.
Cependant, ce policier &eacute;tait "de repos" et il "a &eacute;t&eacute; surpris &agrave; son domicile", selon la version de la police.
La PNC ajoute que les manifestants ont &eacute;galement lynch&eacute; une femme parce qu'elle refusait de se d&eacute;chausser.
"Deux personnes ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;es par balles perdues", ajoute la PNC.
- 9 manifestants tu&eacute;s depuis le 23/11 -

Au moins neuf manifestants ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;s depuis le 23 novembres dans des rassemblements &agrave; Beni et la ville voisine de Butembo.
Dans la r&eacute;gion, les Casques bleus ont repris leurs op&eacute;rations conjointes avec l'arm&eacute;e congolaise, a affirm&eacute; l'ONU lundi.
"Il y a d&eacute;j&agrave; un travail de planification d&eacute;taill&eacute;e qui a &eacute;t&eacute; engag&eacute; avec l'arm&eacute;e congolaise", a d&eacute;clar&eacute; le chef des op&eacute;rations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, au dernier jour de sa visite en RDC.
Ces op&eacute;rations conjointes avaient &eacute;t&eacute; annonc&eacute; lundi dernier par Kinshasa, qui m&egrave;ne des op&eacute;rations militaires unilat&eacute;rales contre les "terroristes" des ADF depuis le 30 octobre.
Un porte-parole de l'arm&eacute;e congolaise a donn&eacute; un bilan de ses op&eacute;rations: 80 ADF neutralis&eacute;s, dont quatre de ses six commandants.
"Dans le cadre de leurs actions conjointes", les Casques bleus et l'arm&eacute;e congolaise "ont proc&eacute;d&eacute; dimanche &agrave; l&rsquo;arrestation d&rsquo;hommes arm&eacute;s, identifi&eacute;s comme des membres de groupes arm&eacute;s, dans la zone de Mayi-Moya, &agrave; 31 Km au nord-est de Beni", a indiqu&eacute; le compte Twitter de la Monusco, photos &agrave; l'appui.
Il n'est pas pr&eacute;cis&eacute; si les hommes arr&ecirc;t&eacute;s sont des membres pr&eacute;sum&eacute;s des ADF.
Un autre message montre des officiers congolais et de la "brigade d&rsquo;intervention" de l'ONU dans une "localit&eacute; reprise aux ADF &agrave; quelques 10 km &agrave; l'est de Beni".
Une base onusienne a &eacute;t&eacute; saccag&eacute;e &agrave; Beni lundi dernier par des manifestants en col&egrave;re.A quelques dizaines de km de Beni, quatre agents anti-Ebola ont par ailleurs &eacute;t&eacute; tu&eacute;s jeudi dans une double attaque arm&eacute;e qui n'a pas &eacute;t&eacute; revendiqu&eacute;e.
Toutes ces attaques "ont &eacute;t&eacute; pr&eacute;m&eacute;dit&eacute;es, organis&eacute;es et financ&eacute;es", a d&eacute;clar&eacute; le secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral adjoint des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, sur Radio France Internationale (RFI).
Le procureur militaire a annonc&eacute; l'ouverture d'une information judiciaire contre les organisateurs des manifestations, dont un groupe appel&eacute; "Je suis Beni".
Il leur est reproch&eacute; d'avoir recours "aux groupes arm&eacute;s Ma&iuml; Ma&iuml; (rebelles ou groupe d'auto-d&eacute;fense congolais, NDLR) dans les diff&eacute;rentes manifestations depuis le (lundi) 25 novembre".
L'information judiciaire va aussi porter sur "l'incendie de la mairie" et l'attaque contre "les installations de la Monusco" le lundi&nbsp;25 novembre, ainsi que "le meurtre du policier".
Huit militaires ont &eacute;t&eacute; lynch&eacute;s en trois jours par les habitants qui les ont confondus avec des membres des ADF, a indiqu&eacute; l'arm&eacute;e.
Des jeunes gens ont dress&eacute; au moins deux barrages dans Beni pour fouiller les voitures, a constat&eacute; un journaliste de l'AFP &agrave; Beni.
La situation dans l'est de la RDC a &eacute;t&eacute; &eacute;voqu&eacute; dimanche par le pape Fran&ccedil;ois : "Aujourd&rsquo;hui, nous prions pour la paix en RDC, o&ugrave; font rage des conflits, nourris &eacute;galement de l&rsquo;ext&eacute;rieur, dans le silence complice de beaucoup", a-t-il d&eacute;clar&eacute;.

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