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Soudan: "rébellion" dans les services de sécurité, tirs nourris

Des tirs nourris ont retenti mardi à Khartoum dans deux bases des services de sécurité soudanais, blessant un adolescent, des employés ayant lancé une "rébellion" pour rejeter des compensations financières dans le cadre d'un plan de restructuration.

Selon des t&eacute;moins, les tirs ont eu lieu sur une base du quartier de Riyadh, dans le nord de la capitale, et sur la base de Khartoum-Nord, en banlieue de la ville, qui h&eacute;bergent l'ex-Service national de renseignement et de s&eacute;curit&eacute; soudanais (NISS), redoutables services de s&eacute;curit&eacute; sous le r&eacute;gime du pr&eacute;sident d&eacute;chu Omar el-B&eacute;chir.
Le NISS, rebaptis&eacute; il y a quelques mois Service des renseignements g&eacute;n&eacute;raux, a jou&eacute; un r&ocirc;le de premier plan dans la r&eacute;pression du mouvement de contestation ayant d&eacute;but&eacute; en d&eacute;cembre 2018 et men&eacute;, en avril, &agrave; la destitution par l'arm&eacute;e d'Omar el-B&eacute;chir sous la pression de la rue, apr&egrave;s 30 ans de pouvoir sans partage.
Un correspondant de l'AFP a d'abord fait &eacute;tat de tirs nourris et incessants sur la base de Riyadh, non loin de l'a&eacute;roport de Khartoum.
L'a&eacute;roport a &eacute;t&eacute; "ferm&eacute; pendant cinq heures, jusqu'&agrave; 20H00 (18H00 GMT) pour des raisons de s&eacute;curit&eacute;", a d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP le porte-parole de l'aviation civile.
L'intensit&eacute; des tirs a ensuite baiss&eacute;, selon le correspondant de l'AFP, qui a aussi vu plusieurs v&eacute;hicules transportant des soldats et des membres des Forces de soutien rapide (RSF) se diriger vers ces bases.
"Des soldats de centres op&eacute;rationnels des services de s&eacute;curit&eacute; ont d&eacute;but&eacute; une r&eacute;bellion dans certaines parties de la capitale", a indiqu&eacute; le porte-parole du gouvernement Faisal Mohamed Saleh, d'apr&egrave;s la t&eacute;l&eacute;vision d'Etat.
"Ceci est arriv&eacute; car les soldats ont rejet&eacute; la somme qu'ils ont re&ccedil;ue pour leur retraite", a-t-il ajout&eacute;, affirmant que certains &eacute;taient sortis dans la rue o&ugrave; ils ont install&eacute; des barricades et tir&eacute; en l'air.
Toutes les rues menant aux deux bases ont &eacute;t&eacute; bloqu&eacute;es, provoquant des embouteillages.
Selon des m&eacute;decins proches du mouvement de contestation, un adolescent de 15 ans a &eacute;t&eacute; bless&eacute; par des tirs &agrave; proximit&eacute; de la base de Riyadh, avant d'&ecirc;tre transport&eacute; &agrave; l'h&ocirc;pital.Ils n'ont pas pr&eacute;cis&eacute; la gravit&eacute; de ses blessures.
Une source de s&eacute;curit&eacute; a expliqu&eacute; &agrave; l'AFP que des tirs avaient d'abord &eacute;clat&eacute; sur une base &agrave; Al-Obeid, une ville au sud-ouest de Khartoum, puis dans la capitale.

- Situation "ma&icirc;tris&eacute;e" -

"Alors que nous sommes dans un processus de restructuration du NISS, certains membres ont rejet&eacute; des compensations financi&egrave;res propos&eacute;es pour leur retraite", a indiqu&eacute; le NISS dans un communiqu&eacute;, sans mentionner les tirs.
Les Forces pour la libert&eacute; et le changement (FLC), principale organisation de la contestation, ont appel&eacute; au calme.
"Nous appelons notre peuple &agrave; ne pas donner une chance &agrave; ceux qui veulent entra&icirc;ner notre pays vers un carnage", ont-elles d&eacute;clar&eacute; dans un communiqu&eacute;.
"Nous invitons les habitants &agrave; &eacute;viter de venir" dans les quartiers des bases, a dit le porte-parole du gouvernement, faisant &eacute;tat de n&eacute;gociations en cours pour apaiser la situation.
Le chef des RSF, Mohamed Hamdan Daglo, a accus&eacute; l'ancien patron du renseignement Salah Ghosh, figure du r&eacute;gime B&eacute;chir, d'&ecirc;tre derri&egrave;re la r&eacute;volte.&nbsp;
"Ce qu'il s'est pass&eacute; aujourd'hui &eacute;tait pr&eacute;vu par Salah Ghosh et d'autres officiers", a dit M. Daglo, &eacute;galement membre du Conseil souverain, un organe form&eacute; de civils et de militaires charg&eacute; d'assurer la transition post-B&eacute;chir.
M. Ghosh avait d&eacute;missionn&eacute; deux jours apr&egrave;s la destitution de M. B&eacute;chir et le lieu o&ugrave; il se trouve n'est pas connu.
Le Premier ministre Abdallah Hamdok a assur&eacute; que la situation &eacute;tait "ma&icirc;tris&eacute;e".
"Les forces arm&eacute;es soudanaises (...) ont la capacit&eacute; de g&eacute;rer la situation", a-t-il &eacute;crit sur Twitter.
Depuis la conclusion en ao&ucirc;t d'un accord entre les militaires et les leaders de la contestation, le Soudan est dirig&eacute; par un gouvernement de transition.Les nouvelles autorit&eacute;s ont notamment promis de r&eacute;former les services de s&eacute;curit&eacute;.
Au moins 177 personnes ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;es dans la r&eacute;pression du mouvement de contestation, selon Amnesty International.Un comit&eacute; de m&eacute;decins proche des manifestants &eacute;value le bilan &agrave; plus de 250 victimes.

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