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RDC: 2 mois et demi après, la famille veut savoir "qui a tué Chérubin Okende"

Deux mois et demi après l'assassinat à Kinshasa de l'opposant Chérubin Okende, sa famille s'impatiente et veut savoir "qui l'a tué", a déclaré mardi un de ses avocats, après une rencontre avec le ministre de l'Intérieur.

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26 septembre 2023 à 16h21 par AFP

"La veuve et le papa de Chérubin Okende sont venus voir le ministre de l'Intérieur", Peter Kazadi, "car cette affaire a longtemps traîné", a dit aux journalistes Me Laurent Onyemba. "Nous voulons savoir qui a tué Chérubin, pourquoi avoir posé un acte aussi crapuleux ?", a ajouté l'avocat. La dernière communication officielle sur l'enquête remonte au 19 juillet, soit six jours après la découverte dans sa voiture, le 13 au matin, du corps criblé de balles de Chérubin Okende, 61 ans, député, ancien ministre et proche de l'opposant et candidat à la présidentielle du 20 décembre prochain Moïse Katumbi. Le procureur général près la Cour de cassation avait alors indiqué que plusieurs personnes étaient entendues dans l'enquête, à laquelle participaient divers experts, congolais mais aussi étrangers, en "police scientifique, cybercriminalité, télécommunication cellulaire, médecine légale...". Depuis, aucune information n'a été donnée, sur les résultats d'autopsie notamment, et un journaliste est en prison pour un article ayant mis en cause les renseignements militaires dans cette affaire. Dans un courrier au parquet, les avocats de la famille s'interrogeaient la semaine dernière sur sa "volonté d'éclaircir cette tragédie" et se demandaient si "cette lenteur et ce silence" n'avaient pas "pour but d'enterrer un dossier délicat". "Nous sommes sortis un peu encouragés" de la rencontre avec Peter Kazadi, qui "nous a assurés de la ferme volonté du gouvernement de faire la lumière sur cet assassinat", grâce à une enquête "globale", a déclaré Me Onyemba. Au vu de cet entretien, l'avocat a estimé qu'il pourrait y avoir un développement "dans les deux semaines". "Si l'autopsie dégage une vérité et que les personnes suspectes sont identifiées", il n'y aura ensuite "pas de raison de ne pas les amener devant le juge pour que la vérité éclate", a-t-il poursuivi. A propos des obsèques du député assassiné, qui n'ont toujours pas eu lieu, l'avocat n'a "pas voulu s'aventurer à donner des dates". "C'est une affaire qui est devant la justice, c'est le parquet qui décide de l'enterrement", a-t-il souligné.