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Tchad: les rebelles accusent la junte de faire "traîner" les négociations à Doha

Les autorités de N'Djamena font "délibérément (...) traîner en longueur les négociations" de paix à Doha entre les rebelles et la junte au pouvoir au Tchad, ont accusé jeudi dans un communiqué les groupes armés.

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21 avril 2022 à 18h36 par AFP

Ce "pré-dialogue de Doha", ouvert à une cinquantaine de groupes armés, promis depuis de longs mois et initialement prévu le 27 février, avait été repoussé à la dernière minute au 13 mars. Il doit les amener à la table d'un "Dialogue national inclusif" prévu le 10 mai avec les oppositions politiques et armées, censé déboucher sur une nouvelle Constitution et des élections "libres et démocratiques". "Après avoir fait délibérément traîner les négociations par les absences répétées de ses principaux représentants, le gouvernement tente une fuite en avant en vue d'empêcher la participation de l'opposition politico-militaire au dialogue national", ont affirmé les groupes rebelles. "C'est une accusation injuste, nous avons intérêt à ce que les négociations de Doha aboutissent avant le 10 mai pour que les politico-militaires puissent participer au dialogue", a réagi auprès de l'AFP Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement nommé par la junte. "C'est un mauvais procès qui nous est fait", a-t-il poursuivi. Mahamat Idriss Déby Itno a été nommé à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) composé de 15 généraux, à la suite de l'annonce le 20 avril 2021 de la mort de son père, le Maréchal Idriss Déby, tué au front contre des rebelles, après avoir dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans. "Les autorités de transition actuelles porteront l'entière responsabilité des conséquences de toute rupture des négociations en cours ou de l'exclusion des groupes politico-militaires du dialogue national qui, de fait, n'aura plus le caractère inclusif tant proclamé", ont affirmé les groupes armés. Le 4 avril, l'un des principaux groupes rebelles, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), très actif dans le sud de la Libye et le nord du Tchad, avait annoncé son retrait des négociations, vilipendant "l'agenda caché (...) de la junte militaire".