La France entame la restitution définitive du tambour Djidji Ayokwe à la Côte d’Ivoire

Actus. Confisqué en 1916 par les autorités coloniales françaises, le tambour Djidji Ayokwe, emblématique de l’ethnie Ébrié, s’apprête à retrouver son pays d’origine. Le Sénat a voté à l’unanimité une loi d’exception ouvrant la voie à sa restitution définitive à la Côte d’Ivoire.

La France entame la restitution définitive du tambour Djidji Ayokwe à la Côte d’Ivoire
Confisqué en 1916 par les autorités coloniales françaises, le tambour Djidji Ayokwe, emblématique de l’ethnie Ébrié, s’apprête à retrouver la Côte d'Ivoire - COMMUNICATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA FRANCOPHONIE DE LA CÔTE D’IVOIRE

Le Sénat français a enclenché lundi 27 avril le processus de restitution définitive d'un "tambour parleur" de trois mètres cinquante et 430 kilos, confisqué depuis 1916 par la France à la Côte d'Ivoire. 

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À travers l'adoption d'une proposition de loi à l'unanimité en première lecture, le Sénat honore une promesse d'Emmanuel Macron, qui s'était engagé en 2021 à ce que la France restitue à la Côte d'Ivoire le tambour Djidji Ayokwe, qui appartenait à l'ethnie des Ebriés (ou atchans). 

Une demande de restitution formulée en 2019

La Côte d'Ivoire avait demandé dès 2019 le rapatriement de cet objet rituel, qui a déjà fait l'objet en 2022 d'une cérémonie de désacralisation préalable aux travaux de restauration de ce "tambour parleur" sous l'égide du musée du Quai Branly à Paris.

En parallèle, la Côte d'Ivoire a engagé d'importants investissements pour permettre au musée des civilisations d'Abidjan (MCCI) d'accueillir ce tambour.

En raison d'un principe d'inaliénabilité des collections publiques, il est nécessaire d'adopter une loi d'exception pour "déclasser" ces biens culturels et permettre leur restitution.

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Jusque-là, le tambour pris pendant la colonisation devait être rendu sou la forme d'un "dépôt" - un prêt longue durée. Une option insuffisante pour le Sénat.

"Il est impératif d'aller plus loin et de rendre à la Côte d'Ivoire la pleine et définitive propriété du tambour", a insisté le sénateur Les Républicains (droite) Max Brisson, rapporteur sur le texte. "Ce faisant, nous répondrons à l'attente légitime de la communauté atchan et au-delà de toute la nation ivoirienne", a-t-il ajouté.

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Le texte est désormais transmis à l'Assemblée nationale (chambre basse), où il pourrait prospérer rapidement en raison du soutien que le gouvernement lui a apporté lundi par la voix de la ministre de la Culture Rachida Dati, celle-ci saluant "une avancée importante".

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