Rappel des faits
Il y a 30 ans, jour pour jour, le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, jeune marocain de 29 ans, est assassiné par des militants d’extrême droite, des skinheads, qui venaient du défilé du Front national (FN), aujourd’hui Rassemblement National. Il est jeté dans la Seine depuis le pont du Carrousel à Paris. Ce drame a fortement ému la France.
Le président du FN, Jean-Marie Le Pen, qui qualifie l'évènement d'« accident », déclare peu de temps après : « Je regrette qu'un malheureux se soit noyé, mais dans une agglomération de 10 millions d'habitants, ce genre de fait divers peut toujours se produire, ou même être créé à volonté ». Le président du Front national y voit également une manipulation des médias et une provocation à l'égard de son parti. Le président de la République François Mitterrand vient alors se recueillir sur les berges de la Seine, à la verticale du pont du Carrousel, à l'endroit précis où Brahim Bouarram a été jeté dans le fleuve, le 3 mai au cours d'une manifestation regroupant 12 000 personnes entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Un procès en 1998
L'accusé principal Mickaël Fréminet, âgé de 19 ans au moment des faits, est condamné le 15 mai 1998 par la Cour d'assises de Paris à huit ans de prison ferme pour meurtre. La cour condamne également Christophe Calame (militant de L'Œuvre française), David Halbin (cuisinier, adhérent au FN) et David Parent à cinq ans de prison dont quatre avec sursis, pour non-assistance à personne en danger. Le Front National, lui, s’est toujours dédouané de toute responsabilité dans le meurtre de Brahim Bouarram mais pour Michel Wieviorka, sociologue, directeur d'études à l'EHESS, l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, le FN a une responsabilité morale et politique.
Recueillement et hommages le 1er mai.
En 2003, le maire de Paris Bertrand Delanoë, au nom des citoyens parisiens, honore la mémoire de Brahim Bouarram et celle de toutes les victimes du racisme par la pose d'une plaque commémorative sur le quai rive droite, en amont du pont.
Le 1er mai 2017, également entre les deux tours de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron se rendent sur le pont, en hommage à Brahim Bouarram.
Hommage à Brahim Bouarram. pic.twitter.com/lpWFjK5tMR
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 1, 2017
Cette cérémonie a lieu en présence du fils de Brahim Bouarram, et de Bertrand Delanoë. Le 1er mai 2018, la maire de Paris, Anne Hidalgo, et le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, au nom du président Macron, ont déposé une gerbe en hommage à Brahim Bouarram. Elle réitère cette commémoration tous les 1er mai. Un rassemblement à l’appel de plusieurs associations, syndicats et partis de gauche, a lieu jeudi de 10h à 12h au Pont du Carrousel à Paris.
Une plaque en hommage à Brahim Bouarram, Pont du Carroussel, Paris
🔻Communiqué VISA - Hommage à Brahim BOUARRAM et à toutes les victimes de racisme
— SUD éducation (@SUD_education) April 29, 2025
👉 Le racisme tue !
Il y a quelques jours seulement, dans la mosquée de La Grand-Combe, Aboubakar CISSÉ, était sauvagement assassiné.
Renforçons les luttes antifascistes et antiracistes ! pic.twitter.com/VWAbFHPKuS
Ecoutez Michel Wieviorka
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