L’ambiance était électrique dimanche 5 mai dans le quartier de Cocody, où les jeunes militants du PDCI, principal parti d’opposition, ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une éviction injuste de leur candidat.
« Pour nous, jeunes du PDCI, s’il n’y a pas Tidjane Thiam sur la liste électorale définitive, il n’y a pas d’élections en Côte d’Ivoire », a lancé Henri Joël Kouadio, président de la jeunesse estudiantine et scolaire du parti.
Cette déclaration survient au lendemain d’un autre rassemblement massif à Abidjan, où le parti avait appelé à une « mobilisation nationale » contre l’injustice, la tyrannie et la peur.
Un dossier judiciaire et une radiation controversée
Tidjane Thiam, 62 ans, ancien banquier international et président du PDCI depuis décembre 2023, a été radié de la liste électorale par un tribunal ivoirien au motif qu’il aurait perdu sa nationalité ivoirienne en 2022 lors de son inscription.
Le 8 mai prochain, la justice doit également se prononcer sur un recours interne visant à contester sa légitimité à la tête du parti, introduit par une militante du PDCI.
Pendant ce temps, Thiam, actuellement en France, reste silencieux, tandis que la liste électorale définitive est attendue pour le 20 juin.
Un climat politique tendu à l’approche de l’élection
Le contexte est particulièrement délicat. D’autres figures majeures de l’opposition, comme l’ancien président Laurent Gbagbo, sont également exclues de la présidentielle en raison de condamnations judiciaires.
Le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), est accusé par l’opposition d’instrumentaliser la justice pour écarter des adversaires politiques. Une accusation que les autorités rejettent en invoquant le respect des procédures légales.
Le président sortant Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, ne s’est pas encore déclaré candidat, mais a laissé entendre qu’il pourrait briguer un quatrième mandat, affirmant vouloir « continuer à servir son pays ».
Un pays entre stabilité économique et fragilité démocratique
La Côte d’Ivoire, première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone, a connu une décennie de stabilité après la crise électorale meurtrière de 2010-2011, qui avait fait environ 3 000 morts. Mais les périodes électorales restent sensibles, dans un contexte régional marqué par les putschs militaires et l’insécurité.
« Le mercure est en train de monter », a prévenu Yohou Dia Houphouët Augustin, cadre du PDCI. « Ce qui arrive à Tidjane Thiam est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. »
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