Deux grands partis d'opposition et la société civile ont critiqué dans un communiqué commun "ce basculement autoritaire"
Ils ont condamné "la dérive monarchique, l'instrumentalisation des institutions et l'élimination systématique de toute alternative démocratique".
Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, a prêté serment samedi à Lomé comme président du Conseil des ministres, désormais la plus haute fonction du pouvoir exécutif, après une réforme constitutionnelle critiquée par l'opposition qui l'accuse de vouloir rester indéfiniment au pouvoir. Pour les autorités, il s'agit au contraire de "dépersonnaliser" le pouvoir.
En ce jour solennel, notre pays ouvre une nouvelle page de son histoire avec mon investiture devant la Cour constitutionnelle en qualité de Président du Conseil, conformément aux dispositions de l’article 47 de la Constitution du 6 mai 2024. pic.twitter.com/XSFRozU5LK
— Faure Essozimna GNASSINGBÉ (@FEGnassingbe) May 3, 2025
Les opposants ont lancé un appel à la mobilisation car le Togo "ne peut pas continuer à être l'otage d'un système qui nie la justice, la liberté et la souveraineté populaire".
Le rassemblement, à l'appel de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République (FDR) et la société civile, s'est déroulé sans incident. Il avait été autorisé par les autorités. "Nous ne laisserons jamais cette forfaiture prospérer. Il s'agit de mobiliser le peuple contre l'imposture, la forfaiture", a lancé Jean Pierre
Fabre, président de l'ANC.
"Nous savons que la majorité des Togolais n'accepte pas ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays", a renchéri Me Dodji Apévon, président des FDR. "Nous sommes devenus la risée du monde entier. Dans l'histoire du monde, un peuple n'est jamais couché définitivement. Il arrivera un moment où le peuple togolais dira NON à Faure Gnassingbé", a-t-il assuré. Lors du rassemblement, plusieurs opposants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "Le peuple togolais dit NON à une constitution impopulaire, illégale et illégitime" et "Pour un avenir démocratique au Togo, ta voix compte, ton action fait la différence" ou encore "NON à la monarchie".
Selon la réforme constitutionnelle, la fonction de président de la République devient honorifique et le président du Conseil des ministres doit être le chef du parti majoritaire à l'Assemblée nationale: il s'agit donc de Faure Gnassingbé, chef de l'Etat sortant, qui pouvait se représenter une dernière fois en 2025.
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