La dépouille de l’influenceur burkinabè Alain Christophe Traoré, plus connu sous le nom d’Alino Faso, est arrivée lundi 18 août à Ouagadougou, dix jours après son décès en détention à Abidjan. Arrêté en janvier en Côte d’Ivoire pour "intelligence avec des agents d’un État étranger", il avait été retrouvé mort le 24 juillet dans sa cellule.
Son cercueil, recouvert du drapeau national, a été accueilli à l’aéroport par plusieurs milliers de personnes vêtues de blanc, parmi lesquelles des proches, des représentants de la société civile et plusieurs ministres burkinabè, dont ceux des Affaires étrangères, de la Sécurité et de la Communication.
"C’est la dépouille d’un patriote, d’un humaniste que nous accueillons aujourd’hui", a déclaré Bien Bakyono, figure de la société civile, appelant à la réalisation rapide d’une autopsie pour déterminer les causes exactes de la mort.
"Nous voulons la vérité et la justice sur ce qui s’est vraiment passé"
Après une cérémonie sobre mais chargée d’émotion, une foule compacte a accompagné le cortège funéraire jusqu’à la morgue de l’hôpital de Bogodogo, en périphérie sud de la capitale, scandant "Justice pour Alino".
La famille a exprimé sa gratitude envers la population, tout en réclamant des explications. "Nous voulons la vérité et la justice sur ce qui s’est vraiment passé", a insisté Harouna Lompo, autre acteur de la société civile, appelant l’État burkinabè à engager des poursuites contre la Côte d’Ivoire "si Alino Faso a été assassiné".
Le procureur ivoirien Oumar Braman Koné a affirmé que l’influenceur s’était donné la mort en se pendant avec un drap après avoir tenté de s’ouvrir les veines. Il a rejeté les accusations de torture et assuré que le détenu bénéficiait de conditions correctes.
Fortes tensions diplomatiques
Âgé de 44 ans, Alino Faso vivait en Côte d’Ivoire depuis 2021 avec sa famille. Sa mort survient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Abidjan et Ouagadougou, exacerbées depuis le coup d’État militaire mené en septembre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré.
Le gouvernement burkinabè a d’ores et déjà prévenu que ce décès ne resterait "pas impuni".
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