Les Nations unies ont lancé lundi 5 mai un appel d’urgence pour collecter 160 millions de dollars afin de faire face à une crise humanitaire majeure dans le nord-est du Nigeria, frappé par une insécurité persistante et une famine grandissante. "C’est la pire situation que j’ai vue en cinq ans", a alerté Trond Jensen, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA) au Nigeria, lors d’une conférence de presse à Abuja.
600 000 enfants en danger
La région, théâtre depuis 16 ans d’une insurrection jihadiste meurtrière, est aujourd’hui confrontée à une double crise : des violences endémiques ayant détruit fermes et marchés et une faim massive. Plus de deux millions de personnes, dont 600 000 enfants, ont besoin d'une aide alimentaire immédiate et de soins dans les États de Borno, Adamawa et Yobe.
Les ONG affaiblies par le retrait américain
L’appel intervient dans un contexte de coupes budgétaires importantes, notamment du côté des Etats-Unis, qui ont affaibli la réponse humanitaire. Le représentant onusien a insisté : "Nous avons besoin d’aide maintenant, pas la semaine prochaine, ni le mois prochain."
L’ONU prévient aussi qu’une épidémie ou une inondation liée à la saison des pluies pourrait aggraver encore la situation. Le pays, le plus peuplé d’Afrique, fait déjà face à une inflation record (plus de 30 %) et à une crise économique sévère depuis la fin des subventions et la dévaluation du naira, conséquence des réformes du président Bola Ahmed Tinubu.
Selon la Banque mondiale, plus de 129 millions de Nigérians (sur une population totale de 228 millions d'habitants) vivent désormais sous le seuil de pauvreté.
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