Des véhicules, des maisons, des terrains et du matériel agricole : ces biens, qui appartenaient à l’ancien dictateur Yahya Jammeh, ont été vendus par les autorités gambiennes. Une liste, rendue publique dimanche 12 mai, détaille les biens de l’homme en blanc, liquidés à l’insu du public par les autorités nationales, sucitant une vive polémique.
Plusieurs organisations de la société civile ainsi que l’opposition ont réclamé la publication de cette liste. Estimée à 300 millions de dollars d'après nos confrères de l'AFP, elle est composée des biens de l’ex-dictateur, au pouvoir de 1994 à 2017, mais aussi de ceux de personnes qui les lui avaient cédés. Ces organisations accusent les autorités de les avoir bradés à leurs amis et proches à des prix sous-évalués.
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Ces ventes font suite à des accusations de pillage des ressources publiques sous le régime Yahya Jammeh, soupçonné d’avoir détourné plus de 50 millions de dollars. Le gouvernement a aussi vendu du bétail provenant de ses fermes.
Des milliers de manisfestants ont réclamé cette liste
Depuis, le ministère de la Justice a publié les avoirs de Yahya Jammeh, assurant qu'ils ont été cédés par l'intermédiaire de divers organismes reconnus par le gouvernement. Les noms des acheteurs ainsi que les prix de vente seront également publiés, a promis le ministère. L'argent issu de ces ventes devrait servir à indemniser les victimes du régime de l'ex-dictateur, selon les autorités.
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Vendredi 9 mai, 27 membres d'une organisation de la société civile, les Gambiens contre les biens spoliés (GALA), ont été arrêtés lors d'une manifestation non autorisée. Le lendemain, ce sont des milliers de personnes qui sont de nouveau descendues dans les rues de Banjul pour exiger leur libération, mais aussi la publication de la liste complète des biens de Yahya Jammeh.
Une commission pour examiner l’ère de Yahya Jammeh
Le gouvernement gambien a endossé en 2022 les recommandations d'une commission qui s'est penchée sur les atrocités perpétrées sous Yahya Jammeh. Les autorités ont accepté de poursuivre 70 personnes, arrivé au pouvoir à la suite d'un coup d'État en 1994 et exilé en Guinée équatoriale depuis janvier 2017.
En décembre 2024, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a approuvé la création d'un tribunal spécial chargé de juger les crimes commis pendant cette période.
Avec l'AFP.
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