Landry Ulrich Ngema Ngokpele "est poursuivi pour avoir annoncé la présence de Bozizé à Bangui
Cette interpellation est "liée à ses publications de journaliste" a expliqué dans une conversation WhatsApp d'un groupe de journalistes Martial Pabandji, conseiller et représentant de la presse privée auprès du Haut conseil de la communication, le régulateur des médias en Centrafrique. Landry Ulrich Ngema Ngokpele "est poursuivi pour avoir annoncé la présence de Bozizé à Bangui et provoqué des troubles à l'ordre public", a-t-il ajouté.
L'article en question est paru le 22 avril, selon le vice-président de l'Union des journalistes centrafricains, Jean-Fernand Koena. M. Ngokpele a été conduit dans les locaux de la Section de recherche et d'investigation (SRI), selon "une délégation de journalistes locaux (qui) lui a rendu visite et a exprimé ses inquiétudes quant à la nature arbitraire de cette détention", a indiqué le média privé Axiome Alternative Média dans un communiqué paru lundi. Jean-Fernand Koena a dénoncé auprès de l'AFP un " véritable enlèvement". "Ils ont biaisé les procédures. On ne peut pas arrêter quelqu'un sans mandat ni chefs d'accusation ", a-t-il ajouté. Aucune communication officielle n'a encore été faite à ce propos, et le procureur de la République n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur le sujet.
#Centrafrique
— LANOCA (@LANOCA7) May 12, 2025
Les #journalistes de Centrafrique🇨🇫 demande la libération immédiate et sans condition du directeur de la publication du journal " #Le_Quotidien_de_Bangui", Landry Ulrich Nguema Ngokpélé, arrêté depuis le 8 mai 2025 à #Bangui pic.twitter.com/8Cyt3jRtP9
En 2025, la République centrafricaine occupe la 72e place (sur 180) au classement annuel de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse dans le monde.
La liberté d'expression reste une source d'inquiétude dans ce pays qui a été le théâtre d'une guerre civile meurtrière, déclenchée en 2013 lorsque l'alliance rebelle dominée par des musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé. Ce dernier a mobilisé des milices d'autodéfense majoritairement chrétiennes et animistes, les anti-balakas, pour tenter de reprendre le pouvoir. En 2020, les plus puissants groupes rebelles, qui occupaient alors plus des deux tiers du territoire, se sont rassemblés pour lancer une vaste offensive sur Bangui.
Le président Faustin-Archange Touadéra a alors fait appel à Moscou ainsi qu'à des soldats rwandais pour renforcer son armée démunie. Des centaines de mercenaires de la société de sécurité privée Wagner sont venus en renfort, en plus des nombreux autres déjà présents depuis 2018.
Exilé en Guinée Bissau depuis 2023, aux dernières nouvelles, François Bozizé est depuis un an sous le coup d'un mandat d'arrêt international de la Cour pénale spéciale, pour de possibles exactions de son régime pendant ses dix années au pouvoir. Son éventuelle présence récente en Centrafrique n'a pas été confirmée.
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