Le réseau social X était bloqué mercredi 21 mai en Tanzanie, selon le groupe de surveillance Internet NetBlocks. Cette fermeture intervient après le piratage d'un compte de la police sur lequel avait été faussement annoncée la mort de la présidente Samia Suluhu et où des vidéos pornographiques avaient été diffusées.
Un contexte de répression politique
La fermeture de X survient dans un contexte de répression politique de la part de l'exécutif tanzanien, accusé par l'opposition et les ONG de défense des droits humains de retomber dans les pratiques autoritaires du précédent président John Magufuli. Lundi 19 mai, le défenseur des droits de l'Homme kényan Boniface Mwangi et la journaliste ougandaise Agather Atuhaire, venus assister à une comparution du chef de l'opposition Tundu Lissu, ont disparu en Tanzanie.e De son côté, la présidente Samia Suluhu Hassan a demandé aux forces de sécurité locales d'interdire l'accès au pays aux "activistes" étrangers.
Mercredi 21 mai, les Tanzaniens ne pouvaient accéder à X qu'en utilisant un réseau privé virtuel (VPN). "Les métriques en temps réel montrent que X (anciennement Twitter) est devenu inaccessible sur les principaux fournisseurs d'Internet en Tanzanie", a annoncé NetBlocks.
Un piratage confirmé
Le ministre tanzanien de l'Information, des Communications et de la Technologie, Jerry William Silaa, a confirmé le piratage au parlement, ajoutant que le compte YouTube de l'autorité fiscale du pays avait également été infiltré. "La raison pour laquelle ces comptes ont été compromis est que leurs protocoles de sécurité n'étaient pas suffisamment robustes. Ces comptes ont depuis été restaurés", a déclaré le ministre.
La police a déclaré qu'elle recherchait "les criminels" qui ont "créé et distribué" des "informations trompeuses et contraires à l'éthique", appelant les Tanzaniens à ne pas les partager.
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