Les partis politiques au Mali ont annoncé avoir déposé plusieurs recours devant la justice pour annuler leur dissolution par la junte au pouvoir. Le 13 mai, la junte dirigée par le général Assimi Goïta a annoncé la dissolution des formations politiques et des organisations à caractère politique, interdisant également leurs membres de se réunir.
Des recours en justice
Dans un communiqué, les partis politiques ont indiqué avoir "introduit des recours en justice devant six tribunaux de grande instance du district de Bamako, ainsi qu'un recours parallèle devant la section administrative de la Cour suprême". Ces recours visent à contester la légalité du décret présidentiel actant leur dissolution, qu'ils considèrent comme une atteinte grave à la liberté d'association, de réunion et au droit de participer à la vie publique.
Pour aller plus loin. Mobilisation de l'opposition au Mali : "Les partis politiques ont réussi à rebondir", estime le journaliste malien Alexis Kalambry
La dissolution des partis fait suite à une manifestation organisée le 3 mai à Bamako pour dénoncer cette éventualité, dans un rare acte de défiance vis-à-vis des militaires. La junte a justifié cette décision par une nécessité de rationaliser les partis dans le pays, où environ 300 formations politiques ont été recensées.
Une série de restrictions
Cette décision est la dernière d'une série de restrictions aux libertés prises par les militaires, au pouvoir depuis deux coups d'État en 2020 puis 2021, pour consolider leur régime. Fin avril, une concertation nationale organisée par la junte avait préconisé la dissolution des partis et le durcissement des conditions pour créer un parti.
Elle avait également proposé la proclamation sans élection cette année du général Assimi Goïta comme président pour un mandat de cinq ans renouvelable, alors que les militaires ont manqué en mars 2024 à leur engagement de céder la place à des civils élus.
Une tribune des intellectuels
Lundi 19 mai, plusieurs intellectuels maliens ont signé une tribune dénonçant une violation par la junte "des droits fondamentaux dans le pays". Ils ont appelé les militaires à "convenir avec toutes les composantes de la société malienne d'un nouveau calendrier électoral exclusif à l'élection présidentielle couplée aux législatives, dans un bref délai". Ils ont également réclamé la libération de "tous les prisonniers d'opinion".
Le multipartisme, ainsi que les libertés d'expression et d'association, sont garantis par la Constitution malienne de 1992, puis ont été réaffirmés dans la nouvelle loi fondamentale promulguée en 2023 par la junte. Le pays est en proie depuis 2012 aux violences de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI), ainsi qu'à celles de groupes communautaires et crapuleux.
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